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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


L'homme qui... s’est fait manger par son nombril

Publié par vierzonitude sur 14 Juin 2024, 20:56pm

L'homme qui... s’est fait manger par son nombril

Dans l’immense silence de mon petit bureau, je me suis mis à regarder mon nombril. Je me suis écouté et, d’ailleurs, je me suis écouté si fort que j’avais réussi à me convaincre de m’écouter toujours car mes paroles étaient si justes, mes paroles étaient si vraies, qu’il aurait été dommage, vraiment, que je ne les écoute pas.

Dans l’immense bureau de mon petit silence, mon nombril s’est mis à me regarder. J’avais alors un œil au milieu du ventre qui me pénétrait au fond des yeux. Et je m’écoutais toujours parler car mon discours était si juste, mon discours était si vrai que j’aurais eu tort de ne pas me donner entièrement raison. Il emplissait la moindre parcelle de silence qui s’inclinait ainsi devant la majesté d’une vérité établie pour moi seul.

Dans l’immense nombril de mon silence, j’ai regardé mon bureau. J’étais si imprégné par ma narration que je buvais chacune de mes certitudes. Du même coup, elles me permettaient de balayer tout ce dont je n’étais pas sûr. Je m’apprenais par cœur pour me réciter plus tard, pour me répéter à jamais mes mots si justes, mes mots si bien assemblés les uns aux autres que l’harmonie n’existait pas en dehors de mes phrases.

Dans le petit silence de mon nombril, seul dans mon bureau, je n’ai pas voulu me taire tant la justesse de mes propos avait pris possession de toute la fausseté de ce monde, dehors. C’était inéluctable. Depuis des années, je cherchais ailleurs, chez les autres, alors que je possédais tout au centre de moi.

Mon immense nombril me regardait toujours au fond des yeux. Mes yeux continuaient de fixer mon nombril qui m’a soudain englouti, dans un silence étonnamment petit. Désormais, je ne suis plus qu’un petit nombril dans l’immense silence de mon bureau. Un nombril qui attend, sans douter, de devenir le centre du monde.

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W
L'ADN de Vierzonitude enfin exposé au grand jour. C'est bien ce que nous pensions.<br /> Jamais Vierzonitude ne se pose la question du pourquoi ou du comment puisque si Vierzonitude le dit ça ne peut-être que juste, vrai et ça doit se savoir et se répéter de l'Atlantique à l'Oural, de l'Arctique à l'Antarctique et partout ailleurs. <br /> Ce qui n'est pas précisé, c'est que dans son bureau, tout en se délectant de son verbiage, Vierzonitude se mire et s'admire dans un grand miroir ayant forme d'Hôtel de ville, ultime souvenir d'une vocation contrariée. Seulement voilà, un doute s'insinue, quels sont ces êtres éthérés reflétés par cet insolent miroir ? La municipalité actuelle ou la municipalité idéale, rêvée à défaut d'incarnée par Vierzonitude ? Soudain les murs vacillent, les ténèbres se répandent dans le bureau et recouvrent Vierzonitude et tout ce qui l'entoure de leur linceul glacé. Et le miroir, celui de Narcisse ou simple Psyché, se fend comme glace en débâcle laissant Vierzonitude exsangue drapé dans sa toge de certitudes. Vite, il faut reprendre le fil de ces sempiternels petits billets qui nous retiennent à la vie afin que nul ne sache, jamais, si notre plumage se rapportait à notre ramage !
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W
Non merci, je vous aime trop au fond.<br /> Euh, au fond oui, mais de quoi ?
V
Mais si Vierzonitude vous pique autant les yeux, regardez ailleurs ! Voulez vous que je vous raccompagne jusqu'à la porte ?

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