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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Le Parti socialiste s'occupe désormais de la sécurité et de la tranquillité publique

Publié par vierzonitude sur 28 Mai 2020, 05:40am

Là où, dans l'ancien mandat, la délégation de la sécurité côtoyait celle de la voirie et des anciens combattants, sur la tête d'un élu de la France insoumise, en 2020, on ne rigole plus. C'est le Parti socialiste qui parlera désormais de sécurité. On a bien senti, pendant la campagne des municipale,s et après l'abandon du rassemblement national de constituer une liste, que la sécurité intéressait un peu plus les élus de l'actuelle majorité.

Philippe Fournié a empoigné le sujet dont le Parti communiste se désintéresse. Quand il était député, il n'avait pas voté la loi sur le renseignement, expliquant : "je crois en un monde plus humain que dans des caméras." La ville en est finalement truffée, à contre-cœur, mais elle en est truffée.

En 2020, roulement de tambour. Pour honorer la future construction d'un commissariat dont l'annonce a été proclamée en pleine campagne des municipales, un pur hasard, il fallait donner le change. une délégation entière consacrée via l'adjoint Zakaria Mouamir, à la tranquillité publique, la sécurité et la prévention.

La tranquillité publique entre donc au conseil municipal de Vierzon aux côtés de la sécurité, vaste sujet et de la prévention. On dirait carrément un conseil municipal de droite ! Mais non, c'est une blague. La preuve : c'est le Parti socialiste qui s'y colle. Bon, pour le P.C vierzonnais, le P.S c'est la droite, sinon l'ex-député-maire de Vierzon n'aurait pas passé son temps à refuser de voter tout ce que François Hollande avait envie que les parlementaires votent. 

Le Rassemblement national étant absent, on peut désormais, sans craindre de la faire grimper, parler de sécurité à tour de bras, de tranquillité publique sans fausse pudeur et de prévention sans rougir. Pas de doute, une autre ère s'ouvre à nous. Bon, le nouveau commissariat ne sortira pas de terre avant 2023-2024. Si tout va bien. Le mandat sera presque achevé. La ville embauchera-t-elle un sonneur de cloche qui passera dans la rue le soir : "dormez tout va bien, le P.S veille sur votre sécurité." On pourrait presque en faire un conte. Qui a dit à dormir debout ? 

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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