L'office de tourisme de Vierzon se tire une balle dans le pied. Ce n'est pas la première fois. France Inter a consacré, ce samedi 20 juin, à 13 heures, une pastille d'information à la campagne de communication de Vierzon dans le métro parisien entre autre, une campagne que Vierzonitude a déjà évoqué ici. On a eu l'occasion d'en dire ce que l'on en pensait, pour 35.000 euros la campagne "du jamais vu dans le département du Cher", dit même le journaliste Yves Dacaens.
Non, ce qui est dérangeant, comme toujours, c'est l'image même que donne l'office de tourisme à Jacques Brel et à sa chanson. N'empêche que si Brel n'avait pas chanté Vesoul et donc Vierzon, la seconde ville du Cher serait une ville anonyme que l'on ne citerait jamais sauf pour d'autres raisons sans doute moins reluisantes qu'une chanson qui a fait le tour du monde. Mais jamais, ici, à Vierzon, on ne le reconnaîtra préférant penser que Vierzon sera connue grâce à une image quelconque de campagne dans le métro parisien et le travail de ses élus de gauche.
On entend donc sur les ondes que Jacques Brel a apporté une "image négative" à Vierzon, "un peu plouc parfois." Rappelons que les sets de table et les mugs en rapport avec la chanson se vendent très bien, que France Brel est venue inaugurer une place Jacques Brel en centre-ville qui a coûté très cher et en 2020, on en est encore à balancer sur Jacques Brel sans avoir l'audace et l'imagination nécessaires pour justement utiliser ce qu'on appelle "une image dévalorisante'" qui ne l'est que dans la tête de ceux qui s'entêtent à tourner le dos à ce Brel.
Ce genre de critique évite surtout de se demander ce que les responsables du tourisme et de cette ville ne font pas pour Vierzon, à part vendre aux parisiens de l'air pur qui existe ailleurs, des parkings qui existent ailleurs, et un non tourisme de masse, tant on est incapable de proposer une offre originale et singulière dont Vierzon est pourtant capable. N'importe quel village peut se vanter d'avoir de l'air pur, de la place, et de ne pas être envahi par les touristes, si c'est tout ce qu'on a à proposer. En revanche, qui peut proposer un héritage de Jacques Brel, du machinisme agricole que de nombreux collectionneurs nous envient, un site de la Française qui est comme l'affiche de la campagne, remplit d'air. Au lieu de se gargariser avec la vente de pots de miel et d'huile de noix qui ne sont même pas des productions vierzonnaises, on ferait bien de mettre en avant ce pour quoi on est connu et reconnu.
Si Brel c'est "plouc", que dire alors de vouloir vendre du vent à des Parisiens qui s'apercevront très vite qu'en dehors des courants d'air, le tourisme vierzonnais ignore superbement ce qui a fait ses heures de gloire. Y compris un canal bouché en plein centre-ville pour y poser une horreur de béton.