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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Tous les conseillers municipaux de la majorité ont une mission

Publié par vierzonitude sur 22 Juin 2020, 06:10am

Tous les conseillers municipaux de la majorité ont une mission

Tous les conseillers municipaux de la majorité ont une responsabilité et quelques émoluments correspondants (180 euros par mois et par conseiller). Ainsi, le délégué rapporteur du budget est un élu de la France Insoumise, un poste que le maire de Vierzon a géré sans partage depuis douze ans. Les conseillers municipaux, un rôle pas très facile en effet, se trouvent donc valorisés grâce aux missions dont ils ont hérité. 

Ainsi, il y a désormais à Vierzon, une conseillère déléguée au handicap et à l'accessibilité ainsi qu'une conseillère municipale aux droits de l'homme (mais pas du citoyen), à l'égalité hommes-femmes et à la lutte contre les discriminations. Un Vert s'occupera des espaces naturels sensibles (hormis les prairies le long de la rocade nord bitumées depuis de nombreuses années), à la nature et à la biodiversité, vaste programme. 

La petite enfance a donc sa conseillère tout comme l'économie sociale et solidaire (est-ce que cela comprend la monnaie locale que l'on utilisera peut-être dans les commerces vierzonnais ?) Le délégué au numérique et à la téléphonie fixe et mobile est représenté par un transfuge de la liste d'opposition passé à la majorité. L'ancien adjoint aux sports s'occupera désormais des jumelages et de la coopération décentralisée (fichtre, un cours vite !).

Le président de la communauté de communes, élu indéboulonnable depuis 1977 s'occupera toujours du commerce en plus des relations avec les collectivités partenaires, c'est beau ce titre comme un coucher de soleil. Nouveauté : nous possédons à Vierzon une déléguée aux transports doux (y'a du boulot) et une déléguée à l'enseignement supérieur (sans doute pour Algosup, la future école d'ingénieurs du numérique). Ajoutons encore une nouvelle fonction : un élu, praticien, est aussi délégué aux relations ville-hôpital et aux actions humanitaires. 

Une élue s'occupera des résidences autonomie que la ville de Vierzon veut implanter dans chaque quartier sans oublier un élu pour la communication et l'image de la ville (y compris sur France Inter et dans le métro parisien).  Enfin, une autre élu s'occupera des transports urbains  et un dernier de l'insertion et du territoire zéro chômeur. Avec toutes ces fonctions, on devrait avoir une ville au cordeau.  Remarquons qu'il n'y a aucun délégué à Jacques Brel et aux tracteurs. Bah, ce sera pour une prochaine fois !

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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