Vierzon n'échappe donc pas à son destin. Devenue plus que jamais, le précieux trésor du Parti communiste, l'Humanité nous gratifie d'un article destiné à conjurer le mauvais sort et prouver que le P.C existe encore. Il n'y a aucun mal à se faire du bien. On ne conteste pas l'élection municipale de Vierzon, le maire sortant a été réélu au premier tour, juste que là, pas de problème. Sauf que les grimaces fleurissent lorsqu'on souligne le manque de légitimité de cette élection. Dire du P.C qu'il a été élu dans un contexte particulier (le Covid 19), et avec un taux d'abstention record, revient à faire de l'anti-communisme primaire. En revanche, lorsque le même PC remet en cause la légitimité de l'élection d'Emmanuel Macron, par exemple, face à Marine Le Pen, il ne faudrait surtout pas le contester.
Deux poids, deux mesures. Sans les autres forces de gauche (Verts, France Insoumise et Parti socialiste), le P.C ne pèse plus rien. En miroir, Vierzon a élu son éternel maire communiste avec pour marche-pied un Parti socialiste transparent qui à défaut de s'émanciper, sauve les meubles pour ne pas faire d'effort. A Bourges, même si le P.C croit qu'il a gagné la mairie parce que Jacques Rimbault (maire P.C, issu d'ailleurs du conseil municipal de Vierzon) en a occupé le poste de 1977 à 1993, c'est tout de même le P.S qui en est à la tête. Deux poids, deux mesures, deux villes, deux gauches.
Les accords politiciens transforment un conseil municipal en partage de postes et répartition des postes. A moi ceci, à toi cela. Quand on sait que le P.C et le P.S à Vierzon se regardent en chien de faïence, on se demande si la gestion municipale y gagne. Chacun construit sa forteresse et s'y complaît jusqu'aux prochaines élections. Oui, nous rétorquera-t-on, mais Vioerzon a réélu un maire communiste au premier tour. Partant de là, il faudrait adouber ce nouveau conseil municipal sorti des urnes car il aurait plus de légitimité que n'(importe qu'elle autre élection semblable contestée par ces mêmes élus... élus de justesse.
Le choix des urnes n'empêche ni la critique, ni la contestation, ni l'opposition. N'en déplaise aux biches effarouchées devant lesquelles il faudrait dérouler un long tapis de fleurs en lançant des gouttes de parfum. Non. C'est nier la réalité d'une ville, la réalité de ses citoyens, la réalité que les mêmes élus ont laissé de côté pendant douze ans. La nouvelle opposition semble parti sur un mauvais chemin, celui de l'opposition "constructive" sauf que pendant douze ans, cette opposition n'a rien construit par manque de courage et d'imagination. C'est faire fi des citoyens qui ne sont pas allés voter, qui ont voté blanc ou qui n'ont pas voté pour la majorité. On ne voit pas pourquoi, nos élus se permettraient de contester tout ce qui n'est pas de leur couleur et trouverait gros à ce que ce blog le fasse à son tour en ce qui la concerne.
Réparer un trottoir à quinze jours du premier tour n'est pas un acte politique, mais électoraliste. Nous avons expliqué de nombreuses fois, ici, le manque de cohérence politique pour cette ville. Et l'écart continuera de se creuser à la vue des promesses avancées. La critique, n'en déplaise à ceux qui ont mal aux rétines, restera la base de ce blog. Sinon, il y a le bulletin municipal. La critique n'est pas facile, elle demande de l'énergie. Et si voir Vierzon dans sa réalité permet d'en améliorer le quotidien, ce sera chose faite. Pourquoi nos élus en place se permettraient-ils de critiquer ce qui n'est de leur bord et s'offusquerait qu'on le fasse pour eux ? Qu'on se le dise, la critique permet d'améliorer les choses, de les affiner. Il suffit juste de l'admettre et de la comprendre. Une élection n'est pas un asservissement : un vote pour six ans de décisions sans merci.
Municipales. À propos de l'éventuelle disparition du Parti communiste
Par Serge Regourd, Professeur émérite des universités.
https://www.humanite.fr/municipales-propos-de-leventuelle-disparition-du-parti-communiste-691127