Je vous mitraille avec ma liberté d'expression,
je vous blasphème avec ma liberté des crayons,
je vous casse la gueule avec la force de mes mots,
je vous encellule avec mes traits même si je ne sais pas dessiner,
je vous requiers perpet' avec une seule phrase,
je vous bannis du périmètre de l'humain avec un seul adjectif,
je vous rééduque avec mon dictionnaire,
je vous athéise avec la force de l'existant,
je vous convertis avec ma bibliothèque,
je vous pacifie avec mes épithètes,
je vous transforme en homme avec l'art du récit,
je force tous vos traits avec l'art de la caricature,
je gomme vos défauts avec l'art du dessin,
je repasse vos contours avec mes HB,
je vous enveloppe de liberté dans mes papiers journaux,
je vous vomis avec mes conjugaisons,
je vous désarme avec mon alphabet,
je vous ampute de votre sauvagerie avec une seule lettre,
je vous défie avec un seul bouquin,
je vous barre le chemin avec la littérature,
je vous emprisonne avec ma liberté,
je vous dissous avec ma liberté,
je vous enterre avec ma liberté,
je vous neutralise avec ma liberté.
Je vous mitraille, de la pire façon qui soit, avec le mépris qui me vrille les entrailles et l'absolue nécessité de vous étouffer par un trop plein de liberté, d'expression libre, de bonheur d'écrire, de frénésie de caricaturer, de pétillance à blasphémer, du goût universel de l'humour.
En espérant que vous crachiez vos poumons par ce trop d'oxygène.
Je vous punis par le simple fait de résister à ce qui emplit votre cerveau. Et je serai là, face à l'obscurantisme que vous consommez avec la puissante lumière de ma propre liberté d'expression que je vais, chaque jour, imprimer plus profondément, dans le sens que prend désormais ma vie à vous combattre avec mon arme.