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Vierzonitude

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Tour de France à Vierzon : chouette, on aura des rues neuves !

Publié par vierzonitude sur 13 Octobre 2020, 19:30pm

Tour de France à Vierzon : chouette, on aura des rues neuves !

Le 29 octobre, l'organisation du Tour de France confirmera que Vierzon accueillera un départ le 2 juillet. Depuis le temps. Le maire de Vierzon en avait même fait un préalable à sa réélection à l'issue de son premier mandat pour le second. Il aura fallu attendre le troisième. Plus sérieusement, combien ça va coûter ? On sait que l'organisation du Tour de France ne vient pas gratuitement. Il faut mettre la main au portefeuille. Combien ? Combien pour les frais annexes ? Est-ce que le jeu vaut la chandelle.

Certains font du Tour de France le Graäl pour l'exposition médiatique d'une ville. Saint-Amand-Montrond l'a déjà accueilli, ce n'est pas pour autant que sa population a doublé... Mais soit. La Tour de France reste un grand spectacle populaire et à Vierzon, on aime les grands spectacles populaires. Le maire de Vierzon en rêvait. L'organisation du Tour l'a fait.

On comprend mieux pourquoi la voirie vierzonnaise est dans un état déplorable, malgré le million d'euros que la ville y a consacré avant les élections avec des morceaux de rue refaites, des bouts de trottoir, voir des demi-rues comme celle de l'Hospice. C'est que la ville se réservait pour un éventuel passage du Tour de France. Parce qu'il va falloir les allonger les ronds pour que Vierzon passe bien à la télé et accueille le village du Tour pour le départ de ce dernier.

Il va y en avoir du goudron de déverser sous les roues des coureurs cyclistes pour qu'ils roulent tranquillement sur un billard plutôt que sur un vieux sommier à ressort. Il aura donc fallu un Tour de France... Mais Vierzon a-t-elle les moyens ? A l'heure où les discours catastrophistes de nos élus préférés nous décrivent une ville qui a de moins en moins de moyens financiers, était-ce raisonnable de s'offrir un Tour de France coûteux ? Quand il sera parti, il nous restera toujours les rues refaites, les infrastructures qu'il faudra peut-être installer et qui dureront. Le Tour a voulu voir Vierzon, il verra Vierzon ! Reste à savoir ce qu'on en fera et quel message on voudra faire passer.

 

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Un départ du Tour de France comme à Vierzon en 2021, combien ça coûte ?
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O
Oui
14/10/2020 07:09
Quand on voit le délabrement de certaines rues, on se dit que le tour de France n'est vraiment pas une priorité. À moins qu'on souhaite montrer à des millions de téléspectateurs l'état lamentable des trottoirs de l'avenue Édouard-Vaillant par exemple !
Répondre
L
Lusor
13/10/2020 22:08
Un départ ne vaut pas une arrivée ! Peu de personnes regardent le départ.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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