Un maire adjoint socialiste de la majorité vierzonnaise défend, tout à son honneur, sur son compte facebook, les librairies. Il écrit notamment que "la fermeture des librairies indépendantes, c’est un boulevard offert à Amazon et aux géants de la vente en ligne."
Ce qui est vrai. Il ajoute qu'"une ville sans librairie et sans nos commerçants indépendants, vous en avez envie ? Moi pas !" Pourtant, il gère bien les affaires d'une ville sans librairie indépendante puisque celle de la rue Voltaire a fermé, sans que l'on ait senti, de la part de nos élus de l'époque qui sont des mêmes obédiences que ceux d'aujourd'hui, une volonté définitive de la conserver.
Main on ne peut pas flatter l'appétit de la périphérie sans qu'il n'y ait des conséquences sur le commerce de proximité. Alors, lire en 2020, qu'un élu vierzonnais ne veut pas d'une ville sans librairie, c'est oublier le combat perdu d'une poignée de citoyens qui avait envie que cette librairie puisse durer. Notons que dans un pays où l'on considère que les librairies ne sont pas des commerces essentiels au détriment de la grande distribution qui accumule un trésor sur le dos des commerçants indépendants, on peut en effet se poser des questions. Cela ne fait que renforcer le pouvoir des commerces de périphérie. Mais c'est une histoire qui concerne aussi bien les élus nationaux que les élus locaux.
En attendant, soufflons à notre élu qu'il est en position, de par son mandat, de faire tout son possible, même si sa délégation ne le permet pas, pour que s'installe en centre-ville, avec une même vigueur politique que pour l'ouverture d'un commerce de vêtements, un espace de vente indépendant de livres, non rattaché à une enseigne de la grande distribution. Ce serait considéré, à Vierzon, les librairies comme commerce essentiel, beaucoup plus en tous cas qu'un Aldi ou qu'une boulangerie Feuillette ?
Nous disons à cet élu que son souhait de ne pas vouloir vivre dans une ville sans librairie se heurte à deux choix majeurs : soit il quitte cette ville pour une autre qui possède encore une librairie. Soit il créé les conditions pour qu'une librairie s'ouvre à Vierzon. Cela s'appelle un combat politique. Plus légitime que de satisfaire l'appétit de la périphérie au détriment du centre-ville.