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Vierzonitude

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Une photographe de Foëçy réalise un calendrier de commerçants, artisans, artistes à poil

Publié par vierzonitude sur 15 Novembre 2020, 15:08pm

Une photographe de Foëçy réalise un calendrier de commerçants, artisans, artistes à poil
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Photos spéciales Futures Mamans & Nouveaux nés Spécialisée dans la photographie de femmes enceintes et de nouveaux nés à Foëcy près de ...

https://www.noeuf-mois.com/

Une photographe de Foëcy, Caroline Lantrès du studio N'Œuf moi" s'est lancé dans un projet que Vierzonitude relaie.

Sur sa page facebook du studio, elle écrit : "Un projet est né pour faire face à la fermeture de nos commerces ... 12 commerçants, artisans, artistes ont répondu présents à ma folie artistique. D'ici fin novembre début décembre, nous allons sortir notre calendrier, le calendrier des artisans, commerçants et artiste à poils !

Dans ce calendrier vous retrouverez un coiffeur, une esthéticienne, une danseuse, une prof de sport, un gérant d'évènementiel, un tatoueur, mouleur de plâtre, photographe, prof de zumba, un chef traiteur, une prothésiste ongulaire et artistes de scènes. 

Je n'ai plus le droit de réaliser des portraits de famille mais j'ai le droit d'aller dans les locaux professionnels réaliser des portraits de professionnels d'après la législation faite pour les photographes. Avec toutes les mesures sanitaires respectées il en va de soi.

Tout est parti de cette photo solidaire de la communauté des photographes, où je suis cachée derrière ma guitare,

je me suis dis pourquoi pas le faire à plusieurs car nous sommes souvent bien plus forts ! Il a suffi d'un ami pour me pousser à lancer le projet et la magie a opérée ... Le calendrier sera en vente dans nos 12 commerces respectifs et plus,  si d'autres veulent nous aider à les vendre ... 

Les fonds collectés seront reversés aux acteurs du calendrier qui ont leur commerces fermés. Chacun d'entre eux a réfléchi à sa pose, son message qu'il avait envie de transmettre et à travers leur photo vous ressentirez leur force et leur détermination à ne pas baisser les bras. Le projet est quasiment terminé encore quelques petite touches artistiques , de la communication et du partage et il sera disponible à la vente dans quelques semaines.

Une petite photo mystère pour donner envie de  découvrir les commerçants , artisans et artistes qui se cachent dans ce calendrier du cœur.

Merci à tous pour votre implication, votre détermination et votre soutien qui nous permettent de tenir moralement à traverser cette crise avec nos petits commerces. #artisanapoil #soutienauxartisans"

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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