En 1955, on comptait 10 jumelages franco-allemands. Vierzon avait donc fait figure de pionnier puisque le traité de jumelage avec Rendsburg (RFA) est ratifié en octobre 1955. Plus tard Vierzon ratifiera un deuxième traité de jumelage, dit traité d'amitié, avec Bitterfeld (RDA) en 1959.
"Le hasard a voulu que Maurice Caron, Maire de Vierzon et Heinrich de Haan Maire de Rendsburg, participent, le 11 Septembre 1954 à Strasbourg, au congrès des anciens combattants et se rencontrent. Le 28 Décembre 1954, le conseil municipal de Vierzon donne son accord pour un jumelage avec Rendsburg qui rentre en vigueur en Mars 1955. Quant à la ratification solennelle, celle-ci a lieu à Rendsburg lors du séjour de la délégation Vierzonnaise du 11 au 19 Octobre 1955", lit-on entre autre dans le bulletin.
L'histoire ne s'est pas arrêtée là et c'est ce que révèle d'ailleurs un bulletin du cercle historique. "Le 26 mars 2019 éclatait à Rendsburg le scandale Heinrich de Haan, ancien maire de Rendsburg et père fondateur du jumelage avec Vierzon. Günter Neugebauer, historien local et ancien député Social Démocrate au parlement régional, et membre du Cercle Historique, révélait que H.de Haan avait été membre du parti nazi. Il n'y avait aucun doute, on avait retrouvé dans les archives son numéro d'adhésion au parti (Nr 4441250 en 1937)."
Et de poursuivre : "Certes, il n'eut, dans ces années, aucun rôle de premier plan, mais son nom reste à jamais entaché de cette complicité criminelle. Face à cette révélation, le maire de Rendsburg, Pierre Gilgenast, prit la décision de débaptiser une école et une rue qui portaient le nom de de Haan. De même, on déboulonna le buste de l'ancien maire qui figurait sur la place du vieux marché à Rendsburg. Pour comprendre la rapidité de l'action municipale, il faut avoir conscience de la volonté des forces démocratiques en Allemagne de combattre la montée du parti d'extrême droite AfD, en ne tolérant aucune faiblesse face à toute tentative révisioniste ou de banalisation du passé. Pour nous Vierzonnais, cela nous laisse un goût d'amertume, mais H.de Haan restera celui qui se racheta en mettant en place, dès 1954, un rapprochement entre une ville allemande et française."