Nos chers élus nous rabattent le même argument depuis des décennies, sur ce territoire vierzonnais, frappé plus que d'autres par le chômage. L'argument de l'emploi et au nom de cet argument, tout doit être fait, même en dépit du bon sens. Combien de banderoles tendues, combien de discours enflammés et combien de résultats ?
La vision politique de cette majorité qui a toujours considéré Vierzon comme son dû, comme un capital politique précieux, une serre, doit considérer aujourd'hui, qu'elle a des contradicteurs, y compris de son propre camp, en face d'elle. L'argument de l'emploi, si vertueux soit-il, génère toutefois une contradiction quasi-génétique à Vierzon. Un même élu depuis quarante ans nous le dit et le redit, alignant promesse sur promesse et pour quel droit d'inventaire ?
Dans le discours de la gauche radicale qui peut tout envisager sachant qu'elle n'aura jamais le pouvoir, on ne peut pas en même temps, trouble Macroniste diraient ses adversaires, flatter le capitalisme quand ça arrange à la communauté de communes et lutter contre lui quand ça arrange au conseil municipal.
Le dernier numéro de Ripostes, la feuille de la section du P.C, est un numéro d'équilibriste somptueux dans lequel, le scribe, sans aucun doute, bi-polaire, ose écrire que le capitalisme n'est pas l'ennemi de l'environnement, ce grand écart pour justifier l'artificialisation de "prairies sans intérêt", à coup de 500.000 euros.
Alors, depuis quand la gauche radicale, à Vierzon, est-elle l'amie de l'emploi ? Depuis que ça rapporte politiquement, bien sûr. Se souvient-on de la manifestation de ce patron pour la survie de son entreprise au centre de Congrès ? Comme cette majorité est devenue, d'un seul coup, l'amie du commerce parce que l'Etat finance et les élus peuvent se couvrir de lauriers.
Quel élu a soutenu les nombreux commerces qui ont fermé comme Plus face à la mairie et qui, eux aussi, employaient des salariés ? Les a-t-on vu voter une motion, comme c'est l'habitude pour rien, pour mettre un terme à ces fermetures ? Pour taper du point sur la table ? Bien sûr que non.
Comment peut-on condamner les dividendes des actionnaires et emprunter de l'argent, via la société d'économie mixte, pour construire le siège social de Véolia qui, entre nous, ne doit pas manquer de liquidités pour ça ?
Aujourd'hui, nos élus, hypnotisés par une promesse de 300, 400 emplois on ne sait plus trop le nombre, désigne leur ennemi comme étant celui qui ne leur donne pas raison sur ce coup-là. Et pourquoi ? Parce que certains élus et des citoyens estiment, entre autre, que la jeunesse vierzonnaise ne mérite pas que des emplois de manutentionnaires payés à coup de lance-pierre. La quantité compte donc plus que la qualité. Paradoxe : on propose ce genre d'emplois à la jeunesse de Vierzon pendant que l'on installe une école privée dans le B3. Où est la logique ?
Il faudrait savoir, cher(e)s élu(e)s de gauche car lorsque l'on utilise justement vos arguments sur l'espoir d'une vie meilleure, voilà que nous sommes des ennemis venus de la droite, des ennemis de l'emploi. Vos ennemis. Que l'environnement ce n'est pas seulement récupérer l'eau de pluie et installer des ruches, la belle affaire, ou intégrer un bâtiment industriel dans l'habitat de "la reinettes des prés" qu'un ancien syndicaliste moque sans vergogne pour tenter de ridiculiser ceux qui ne partagent pas ses idées.
Quand un camarade, sur les réseaux sociaux, se répand sur un commerçant qui veut vendre les murs de son commerce, des murs qui lui appartiennent et qu'ensuite le même, vient nous vanter les vertus du capitalisme parce que des échéances électorales pourront être nourries d'une promesse dont personne n'est sûre, on peut en effet être dubitatif. Quand LFM a vendu ses locaux et ses terrains pour plus d'un millions d'euros à la société d'économie mixte, s'est-on autant répandu à son sujet sur sa gourmandise ? Et là encore, pour quel résultat ? L'entreprise est partie.
En politique, on appelle ça l'opportunisme. Le reconnaître ce n'est pas grave, c'est comme estimer que le capitalisme caresse avec douceur l'environnement. Et qu'à partir du moment où des sommes comme 500.000 euros sont engagés pour viabiliser des prairies, le citoyen a le droit de regarder de plus près à quelle sauce il va être asphyxié. Se faire le chantre de la concertation citoyenne en voulant même voter un budget propre sans permettre un minimum de démocratie citoyenne sur un projet aussi important, c'est comme faire croire qu'un camion pollue moins qu'une reinette des prés. Et qu'un parking est lus glamour qu'une prairie sans intérêt.