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REPORTAGE. A Vierzon, le RN aux portes d'une petite ville tranquille
A Vierzon, dans le Cher, la vague est montée doucement, presque insidieusement. Elle s'est glissée dans les urnes des quartiers historiquement communistes, s'est immiscée sur les bulletins de vo...
"A Vierzon, dans le Cher, la vague est montée doucement, presque insidieusement. Elle s'est glissée dans les urnes des quartiers historiquement communistes, s'est immiscée sur les bulletins de vote des personnes âgées - retraités, petits propriétaires - effrayées par le monde nouveau, jusqu'à séduire de 25 à 30 % de l'électorat dans certains scrutins", écrit l'Express. Agnès Laurent était venue passer trois jours à Vierzon, la semaine passée, dans le cadre des élections régionales et départementales.
Résultat : les deux binômes communistes des cantons 1 et 2 de Vierzon se retrouvent face à des binômes du Rassemblement national. Aux régionales, la liste R.N s'est maintenue.
"Depuis une dizaine d'années, dans cette commune de 26 000 habitants que Jacques Brel a jadis mise en chanson, chaque élection entérine l'ancrage, sinon sur le terrain, du moins dans les urnes, du Rassemblement national (RN). En 2017, au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen y décroche 39,08 % des voix, soit 5 points de plus que nationalement. Aux élections européennes de 2019, la liste RN se place devant avec 28,2 % des voix, là encore 5 points au-dessus de sa performance nationale. Et dimanche, même dans un contexte national de repli, le parti a fait presque 25% aux régionales et aux cantonales. "
L'Expresse tente d'expliquer l'ancrage du R.N à Vierzon : "Beaucoup ne veulent voir dans cette progression que l'échec du communisme municipal, revenu au pouvoir en 2008, dans une cité où se nichent encore une impasse Karl Marx et une rue dédiée à "Bobby Sands et aux autres martyrs irlandais". La situation est un peu plus complexe.../... Il n'empêche. Ici, le RN puise non seulement parmi les anciens communistes désabusés, mais aussi dans les classes moyennes, parfois vieillissantes, qui voient leur environnement changer et s'en effraient. Un électorat de retraités que Marine Le Pen et ses proches entendent bien conquérir en vue de la prochaine élection présidentielle."
C'est ainsi très bien résumée : "Hier populaire, mais relativement homogène, la population se scinde désormais en plusieurs univers qui ne se comprennent pas et se regardent avec défiance." Mais encore : "Les nouveaux arrivants sont l'objet de toutes les méfiances. Parce qu'ils viennent des départements franciliens et qu'ils sont d'origine étrangère, leur réputation est faite. Peu importe que nombre d'entre eux viennent des territoires d'outre-mer. Très vite, les critiques affleurent : ils n'ont pas la même couleur de peau, ne vivent pas exactement comme "nous". D'ailleurs, leur présence n'est-elle pas la conséquence d'une volonté du maire de stabiliser à tout prix une population passée de 35 000 à 26 000 habitants depuis 1975 ? A Vierzon, comme à Limoges, Orléans ou Châlons-en-Champagne, la rumeur de "trains de repeuplement" a fait des ravages."