Le grand numéro politique de l'autosatisfaction concernant le commerce est aussi pitoyable que le silence qui a longtemps accompagné chaque fermeture de commerce, en centre-ville, sans que cela ne puisse réussir à émouvoir un seul cil de nos élus en fonction.
Pendant des années, la désertification de la rue Joffre et la raréfaction des enseignes de l'avenue de la République étaient loin, très loin, des préoccupations politiques de la majorité municipale.
Dès lors que l'Etat a mis la main à la poche face à des situations désespérées dans lesquelles Vierzon était montré en (mauvais) exemple, tout de suite le réflexe pavlovien de la politique politicienne locale a pris le dessus : prendre l'argent de l'Etat et expliquer que c'est grâce la politique locale que le commerce est revenu en centre-ville.
Sauf qu'à y regarder de plus près, le constat est plus nuancé. Comme nous l'avons déjà dit, il ne s'agit pas de remplir pour remplir, encore faut-il se soucier de la nature des enseignes.
Autre problème de taille : l'envie. L'envie de se balader avenue de la République. Depuis 2008, soit depuis 14 ans, pas un projet la concernant n'a mûri dans la tête de nos dirigeants locaux, préférant mobiliser de l'argent public pour un bowling ou une école privée à 9.500 euros par an et par élève.
Si demain, l'Etat subventionne la culture des betteraves, on en retrouvera plein les jardinières vierzonnaise, pourvu qu'on ait la subvention...
Pas de travaux avenue de la République, rien dans le quartier piéton. Bilan de 14 ans de mandat : une place minérale avec une vague de béton, le tout adossé à de l'habitat social enclavé. Voilà à quoi les Vierzonnais ont droit, et surtout pas à un minimum de considération.
A Vierzon, 25.000 habitants, on vit au-dessus de ses moyens comme si nous étions une ville de 100.000 habitants. On exagère nettement son importance.
Difficile de tirer un constat positif quand deux thèses s'affrontent : les oui-ouistes municipaux qui croient ce qu'ils avancent et les citoyens éclairés, ceux qui parcourent la ville, qui ne voit pas dans le coucher de soleil sur le Forum ou une discussion entre citoyens, le miracle unique d'une intervention divine exclusivement vierzonnaise.
Alors, on peut continuer à se tresser des lauriers dans le bulletin municipal, mais à décortiquer la nature des commerces, on déchante. Alors oui, la vacance commerciale a baissé avenue de la République, mais à quel prix ! La politique exige des chiffres, elle en a. Et le soleil a beau briller sur la ville, entre la gare et le Tunnel-Château, la rue Brunet et les deux places, il y a 26% de vacance commerciale. Vierzonitude attend désormais que la ville lui prouve le contraire.
* Le périmètre défini comme le centre-ville pris en compte par Vierzonitude est celui-ci : avenue Pierre-Sémard, Croix-Blanche, avenue de la République, rue Armand Brunet Forum république, place du Mail et place Foch, rue Joffre, place du Marché au Blé, rue et place Gallerand, Tunnel-Château, rues Gourdon et du docteur Roux.