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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


J'suis l'bétonneur de là-bas....

Publié par vierzonitude sur 22 Mai 2022, 06:30am

Nicolas Sansu et Yvon Beuchon, le candidat et son suppléant aux législatives, se défendent d'être des bétonneurs. Ils ont tous deux un projet de plateforme logistique géante de plus de n80.000 mètres carrés et sont prêts à artificialiser 37 hectares de terres. Petite chanson librement inspirée du Poinçonneur des lilas de Gainsbourg....

J'suis l'bétonneur de là-bas
Le gars qu'on croise et qu'on n'soupçonne pas
Je m’contrefous de la terre
Et des clairières,
Pour tuer l'ennui, j'retourne ma veste
Même si c’est un peu indigeste


Et pour l’avenir, moi j’ écris
Moins d’herbes et beaucoup plus de bitume gris
Pendant c'temps le climat s’aggrave
L’écolo bave,
Paraît qu'y a pas d'sot métier
Moi je ne fais que bétonner


Du béton, du béton, encore du béton,
Du béton, du béton, toujours du béton,
Du béton c’est la classe,
J’men fais une cuirasse
Du béton, du béton, encore du béton,
Du béton, du béton, toujours du béton,
Du béton, du béton, 


J'suis l'bétonneur de là-bas
Les camions, moi je trouv’ ça très sympa,
J’vis sur une autre planète
J'ai dans la tête
Un carnaval d’pots d’échappement
Le diesel, ça m’apaise vraiment
Et dans ma ville, je suis l’king,
Je n'aime que la surface des parkings,
Parfois je rêve, je divague
Je vois des vagues,
Une cohorte de poids-lourds
Qui roulent la nuit comme le jour….
Pour livrer du béton, encore du béton
Du béton, du béton, toujours du béton,
Mais mon rêve se taille
Et le climat déraille
Et je suis dans l’béton à faire du béton
 

Du béton, du béton, toujours du béton,
Du béton, du béton,
Du béton, du béton,
J'suis l'bétonneur de là-bas
La plateforme passera par moi
J'en ai marre, j'en ai ma claque
De ce cloaque
Je ne passe qu’à bétonner
A bitumer et à polluer
Un jour viendra, j'en suis sûr
Où j’aurais bétonné toute la nature,
Je construirais des grands’ routes
J’n’ai aucun doute
Voilà que pour mo, il est temps
D’être des bétonneurs le plus grand !
 

Je prépare du béton, encore du béton,
Du béton, du béton, toujours du béton,
Pour pas êtr’ derrière
Faut une bétonnière
Du béton, du béton, allez du béton,
Du béton, du béton, un dernier béton,
Et on me mettra dans le béton,
OU j’ne verrai que du béton, que du béton,
Du béton, du béton, toujours du béton,

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Commenter cet article
R
Robert
22/05/2022 11:57
Et là les bétonneurs répondent à Vierzonitude.."laisse béton...!!!"
Répondre
N
Nade
22/05/2022 11:12
>Excellent!!!
Répondre
L
Le vierzonnais
22/05/2022 10:33
Pour déstabiliser Mr le Maire, il vous suffit d'approfondir l'histoire concernant la vente de la Maison de Celestin. Trop peu de personnes, à tort ou à raison, sont contre ces projets de plateformes. Neanmoins la parodie est sympa.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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