On ne le dira jamais assez, mais le nom de Vierzon reste arrimé à tous les combats possibles contre l'injustice. Grâce à Me Eugène Bangoura, illustre avocat au barreau de Bourges, Vierzon est entrée, cette fois-ci, dans l'histoire de la Constitution ou plutôt dans l'histoire de l'inconstitutionnalité. Une plaque devrait d'ailleurs être prochainement déposée au péage de l'autoroute : "ici gisent les conditions de contrôle des Douanes."
L'affaire a même été reprise par le Canard enchaîné de cette semaine qui explique que, lors d'un banal contrôle au péage de l'A20 à Vierzon, les Douaniers tombent nez à nez avec 47.000 euros en petites coupures. Mais l'avocat du contrôlé, Me Eugène Bangoura, dont le flair est plus affûté que celui des Douaniers eux-mêmes, sent un flottement dans la régularité de ce contrôle.
Il dépose une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), et le Conseil constitutionnel lui donne raison : l'article 60 du code des Douanes est contraire à la Constitution. Les Douaniers s'appuyaient sur cet article depuis 1948 pour fouiller, sans l'aval d'un juge, les véhicules. Coup de pied dans la fourmilière : quelle autre citadelle tombera prochainement à Vierzon ? Tremblez, carcasses ! A Vierzon, si tu passes, quelque chose trépasse.
L'Etat a jusqu'au 1er septembre 2023 pour remettre de l'ordre dans ce texte. Désormais, grâce à Me Bangoura que la médaille de la ville de Vierzon devrait naturellement honorer, un article appliqué depuis 74 ans s'est fracassé les dents sur le mur de cette sous-préfecture à l'avant-garde de toutes les batailles. Vierzon qui redresse les torts, ce n'est pas nouveau. "T'as voulu voir Vierzon, et on a vu les Douanes, t'as voulu voir les Douanes qui n'aiment plus Vierzon..."