C'est troublant de voir, sur un même vote, celui de la motion de censure de LFI du 31 octobre, le nom du député communiste de Vierzon, Nicolas Sansu et une palanquée de députés du Rassemblement national. Bien sûr, ils ne vont pas en vacances ensemble, mais ils partagent un même carré. Quand on sait que le député communiste, qui était alors maire de Vierzon, se serait sacrifié pour éviter un duel droite/extrême droite dans sa circonscription, ce vote laisse pantois.
Il est certes établi que les députés de la Nupes devraient voter comme le désire Mélenchon, sous prétexte d'être soupçonné de soutenir le gouvernement. N'empêche que les électeurs qui ont choisi Nicolas Sansu au détriment de la députée sortante, Nadia Essayan, ne doivent pas tous danser de joie, de voir que leur candidat a choisi de mêler sa voix à celle du R.N. On dit choisi, parce que le député connaissait à l'avance le vote du R.N. Il aurait pu faire le choix, comme Fabien Roussel, le patron du P.C, de ne pas voter.
Oui c'est étonnant que, dans une ville comme Vierzon, où le Rassemblement national s'est imposé depuis plusieurs élections comme la seconde force politique, le député accepte que son nom soit associé à celui du R.N, même dans le cadre d'une motion de censure. Est-ce à dire que la Nupes et ses membres, y compris ceux du Parti communiste, serait prête à n'importe quel compromis pour arriver à ses fins.
Troublant que dans une période où l'extrême-droite se retrouve sur le palier du pouvoir, des composantes de la gauche lui donnent encore plus de visibilité et plus de force. Plus troublant encore quand la gauche accuse la droite de collusion avec le R.N, quand c'est la gauche elle-même qui transgresse ses principes.
Macron-compatible un jour, communiste un autre, et copain de vote pour une motion de censure, on peut s'étonner de cet effet balancier du député sortant. Quand la gauche viendra donner à ses électeurs afin d'éloigner le R.N des mains-courantes du pouvoir démocratique, on rappellera à certains députés, dont le nôtre, qu'ils n'ont pas donné l'exemple. Et qu'il se dépêtre de la situation dans laquelle ils se sont mis.