Ce n'est pas dans notre territoire que nous n'avons pas confiance, mais dans les élus qu'il l'administrent. Et pour s'auto-persuader des bienfaits d'avoir investi plus de quatre millions d'euros dans le campus numérique, au B3, nos élus de la communauté de communes nous en font manger jusqu'à l'indigestion, dans le dernier numéro du bulletin de la communauté de communes de Vierzon.
Page 1 (deux fois), page 4, page 5, page 6... Mais qu'y a-t-il de vraiment exclusif pour la ville de Vierzon, dans ce campus numérique taillé pour Algosup, l'école à 9.500 euros l'année (il faut en faire cinq). Curieusement, plus aucun nombre d'élèves n'est avancé pour la rentrée 2023. Hormis la maire de Vierzon, dans ses voeux, qui a revu les ambitions à la baisse avec 100 élèves contre 300 claironnés quelques mois plus tôt.
Mais la déconvenue des fameuses écoles parisiennes qui avaient promis des élèves et de rejoindre le campus numérique et qui après 425.000 euros de travaux n'ont recruté aucun élève, a jeté un froid. Alors qui va s'installer au campus numérique ?
Algosup annonce, selon le journal de la communauté de communes, 40 élèves. C'est la seule exclusivité vierzonnaise. Le campus connecté annonce 20 élèves dans le même journal de la CDC. Dans le Cher, il existe trois campus connectés à Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond, six en région Centre Val de Loire. Au total, 89 campus connectés – dont 9 dans des collectivités d'outre-mer – ouvraient leurs portes en septembre 2022.
Quant au CNAM, aucun nombre d'élèves à se mettre sous la dent. Vierzon a déjà accueilli un CNAM qui a quitté la ville puis est revenu. Il existe 20 centres régionaux et plus de 200 centres d'enseignement et en région Centre, il y a un CNAM à Blois, Bourges, Chartres, Châteauroux, Dreux, Orléans, Pithiviers, Tours, Vierzon.
Enfin, le Village by Crédit Agricole, accélérateur de star-up n'est pas non plus une exclusivité vierzonnaise. Il en existe une bonne quarantaine en France. Et surtout, comme le soulignait récemment dans la presse locale, la responsable de cette structure, "il s’agira d’accompagner « tous les projets à caractère innovant », et pas seulement dans le secteur du numérique comme on pourrait l’imaginer. « Il n’y a pas aujourd’hui de spécificité sur le caractère numérique, souligne-t-elle. Si demain, j’ai un porteur de projet qui est dans une autre technologie que du numérique, bien sûr il pourra être accompagné. »
Comme le B3 était vide et dépourvu de tous projets depuis 2008, la ville a mis toutes ses structures ensemble, elle a secoué, et a inventé le campus numérique à quatre millions d'euros. Qui n'a de numérique que les étoiles que fait briller ce nom. Résumons : 40 élèves d'un côté, 20 de l'autre, un nombre inconnu de l'autre... On est loin des 300 élèves promis. C'est pour cela que le journal de la CDC ne cite plus aucun chiffre dans sa dernière mouture...