Depuis 2008, la majorité toute entière baisait les pieds de son chef vénéré. Personne ne mouftait sous peine d'excommunication. Certains avaient même pris goût à la texture de la couleuvre. Sauf que le chef est parti. Et que, dans la majorité, la parole est moins ligotée. La démocratie locale y gagne en poids, mais la cohésion de la majorité y perd en tour de taille.
Deux fois, pendant le conseil municipal, des élus de la France insoumise ont contesté la décision de la cheffe. Sur l'augmentation du prix de l'eau. Sur le coût exorbitant d'une subvention au club de foot phare de Vierzon. La France insoumise s'émanciperait-elle ? Prendrait-elle sa revanche sur une désignation ratée aux élections législatives, dont la planche a été savonnée par l'actuel député qui n'est plus maire ?
A moins que la pensée unique d'une majorité à la cohésion artificielle a fait son temps ? Comment croire que des communistes, des socialistes, d'anciens verts et des sympathisants protéiformes peuvent penser la même chose ? Exactement la même chose. L'échec de la vente de la maison de Célestin Gérard (torpillée par les Socialistes qui n'auraient pas apporté leurs voix au conseil municipal) est soit le fruit d'un chantage politique, soit l'envie d'un peu plus de justice politique.
Au jeu du chat et de la souris entre PC et P.S, la sincérité d'un tel acte, pour le bien commun, n'est pas à retenir. Mais il démontre que, désormais, et au grand jour, la majorité ne marche plus, elle boîte. Le désaccord entre Insoumis ralliés aux verts (ou ce qu'il en reste) et la majorité (communiste) à propos de la plateforme logistique, est une seconde éraflure dans le contrat d'union. Là encore, la bataille fait rage entre nos bétonneurs professionnels et ceux qui n'en peuvent plus des décisions contradictoire concernant notre planète.
Enfin, comment avaler cette décision de gaver un club sportif de 60.000 euros supplémentaires quand, dans le même temps, on refuse d'augmenter l'aide à la scolarité et qu'on augmente le prix de l'eau. Le Parti communiste s'est fait déborder sur sa gauche par les Insoumis et... l'opposition, pourtant taxée de droite. On peut émettre un espoir : que, désormais, les décisions imbéciles de la majorité ne soient plus actés par des élus suiveurs, dont la seule utilité est de lever la main quand on le leur demande. Le besoin de démocratie, à Vierzon passe par là : et tant pis si la cheffe est contestée. Il n'y a bien que dans les régimes communistes qu'il ne le faudrait pas.