L'édito de 18, l'hebdo des communistes du Cher daté du 16 au 22 février, est un pur moment de populisme échevelé. Sous la plume d'un membre du conseil départemental du PCF, ce titre : Médiaklatura, une descente en flammes de la presse, sans mesure pour aucune, d'un plumitif qui se prend pour un procureur et qui assène des généralités à la vitesse du méthane qui sort du cul des vaches !
Dans son édito, celui qui se prend pour un éditorialiste raille les... éditorialistes forcément. Comme lorsque les élus communistes veulent la retraite à 60 ans mais garde le pouvoir à 70. Ainsi, cette fine plume à lunettes parle du "naufrage d'une partie de la presse", "des journalistes en roue libre", "parti pris sur la façon de traiter les sujets", "valet du pouvoir".
En revanche, des députés de gauche en roue libre à l'Assemblée nationale, il n'en est pas question, bien sûr. Passons. L'objectivité n'a jamais été le fort du communisme. Attention, lieux communs : "comment l'information peut-elle être traitée de façon objective quand la plupart des quotidiens nationaux, la plupart des chaînes d'info, l'essentiel des hebdomadaires, des chaînes des TV privées appartiennent à des milliardaires." Les perroquets n'ont pas perdu leur langue, c'est déjà ça.
"Ils se partagent l'accès à nos consciences, ils nous gavent, tel des oies, d'éléments qu'ils veulent nous faire intégrer." Mais qui oblige le bon peuple à regarder ces chaînes d'infos et à lire ces journaux ? George Orwell, sort de ce corps, le talent de l'écriture en moins. La paranoïa du "contrôle de l'opinion" fait encore rage chez certains, y compris chez les héritiers de ceux qui l'ont exercé à grande échelle.
"Tant pis pour la démocratie", assène notre éditorialiste de la feuille de chou, "le droit à une presse libre et indépendante, le droit à l'information". On rappelle les aides de l'Etat à l'Humanité, plus de trois millions d'euros ? Ou l'actionnaire d'un journal de gauche qui fut une figure du capitalisme ? Est-ce que l'Etat contrôle les journalistes de l'Huma ? Une presse non libre ?L'Humanité ne peut-il pas titrer ce que bon lui semble ?
Pas un mot sur la presse de proximité bien sûr. C'est notre plumitif qui assène des lieux communs afin d'avoir "accès aux consciences" des plus faibles. On parle aussi des chiffres démesurés des manifestants que la CGT revendique ? Ou la CGT, comme le PCF et l'Humanité sont-ils les seuls à détenir la vérité suprême ? On ne va pas rappeler ce que ça signifie dans certains pays, ce genre d'agissement.
Mais on peut affirmer qu'en France, la CGT, l'Huma et le PCF peuvent dire ce qu'ils veulent. On a même entendu un député LFI traiter un ministre d'assassin. Un autre qui a exercé des violences revendiquées sur sa concubine peut parader dans l'Hémicycle. Sous le regard protecteur de gens qui pensent comme écrivent notre éditorialiste de Prisunic. Avec juste l'œil gauche. Le droit est en dérangement.