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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Tracteurs : l'histoire, ça compte (3)

Publié par vierzonitude sur 16 Mai 2023, 06:00am

Les 20 et 21 mai, l'association de la Mémoire industrielle et agricole organise son énième rassemblement de tracteurs à Vierzon. Depuis presque trente ans cette association collecte et répare le patrimoine agricole que cette ville a fabriqué pendant des décennies. En 2023, il n'y a toujours pas de grand musée consacré au machinisme agricole de cette ville dont c'est pourtant l'ADN. Jusqu'à samedi, Vierzonitude va consacrer un article par jour à cette incongruité pou quand la mairie refuse à tout prix de donner à ce fabuleux patrimoine la place qu'il mérite.

Tracteurs : l'histoire, ça compte (3)

5ème : c'était le rang de la Société Française de Matériel agricole et industriel comme producteur de tracteurs en France en 1955. Avant la deuxième guerre mondiale, elle occupait la première place.

2600 batteuses et 1800 locomobiles ont été produites dans les ateliers de Célestin Gérard de 1848 à 1878.

30.000 batteuses et 20.000 locomobiles sont sortis de la Société Française de ses débuts à 1922. En 1928, la Société Française a fabriqué 950 batteuses et 295 locomobiles.

12 à 14 heures de travail, c'est ce que réalisait, par jour, un ouvrier employé à la Société Française en 1895.

Le 4 décembre, fête de la Saint Eloi, sacrée chez les salariés de la Française qui faisaient la fête dans les ateliers. Une tradition qui s'est éteinte avec l'arrivée des Américains à la tête de l'entreprise.

225 médailles d'or, 8 grandes médailles et diplômes d'honneur, 85 médailles d'argent, c'est ce qu'a obtenu Célestin Gérard de ses débuts à Vierzon jusqu'en 1879, date à laquelle il cède son entreprise.

3 francs, c'est le montant en 1870 des salaires journaliers chez Célestin Gérard. Mieux que chez Brouhot (2,80 francs) et mieux que dans la manufacture de porcelaine Hache à Vierzon.

1779 : c 'est le début de l'industrialisation de Vierzon avec l'installation des forges du Comte d'Artois, futur Charles X.

1786 : l'écossais Meickle invente la batteuse.

1835 : le canal de Berry relie Vierzon à Montluçon.

1842 : Jérôme Increase Case fonde aux Etats-Unis dans le Wisconsin, une petite société qui fabrique des tarares.

1847 : le chemin de fer relie Vierzon à Paris.

1848 : Célestin Gérard, fondateur du machinisme agricole de Vierzon, installe son atelier face à la gare de Vierzon.

1850 : la France compte cinq constructeurs de batteuses dont un à Orléans, Cumming. C'est aussi en 1850 que Charles Brouhot arrive à Vierzon.

1853 : Célestin Gérard obtient sa première récompense au comice agricole de Vierzon pour sa batteuse à manège.

1861 : Célestin Gérard construit une locomobile pour actionner les batteuses, c'est le début de la construction des machines à vapeur à Vierzon.

1866 : construction de la première batteuse mobile de France qui sort des ateliers de Célestin Gérard. Les précédentes batteuses étaient portatives. Cette machine lui vaut le grand unique de l'Exposition Universelle à Paris.

1867 : Célestin Gérard reçoit la Légion d'Honneur.

1869 : Jérôme Increase Case fabrique sa première locomobile, on le remarquera, huit ans après Célestin Gérard.

1870 : les ateliers de Célestin Gérard emploient 270 personnes. En Angleterre, deux fabricants emploient 800 et 900 personnes dès 1850. 

1882 à 1889 : marasme de l'agriculture française amplifiée par la concurrence britannique et américaine.

1879 : le 28 mars exactement, naissance de la Société Française de Matériel Agricole. Célestin a vendu son entreprise à Lucien Arbel.

1879 : Louis-Henri Merlin qui travaillait chez Célestin Gérard quitte l'entreprise quelques mois après sa vente et créé son propre atelier.

1882 : Vierzon compte trois grandes entreprises de fabrication de matériel de battage : La Société Française, Merlin et Brouhot.

1886 : le 4 aout, grève à la Société Française. Le 16 août, 520 soldats arrivent en gare de Vierzon pour réprimer la grève qui dégénère en violence.

1889 : la Société française de matériel agricole devient la Société française de matériel agricole et indsutriel.

1890 : l'entreprise Merlin compte 300 employés.

1892 : Brouhot sort un moteur polycarburant, à pétrole, essence, alcool, huile de schiste ou gaz de ville.

1896 : la Société Française créé un moteur à pétrole lourd de 8 cheveux et un moteur fixe de 4 chevaux.

1897 : la voiture Brouhot participent à la deuxième course organisée dans le monde : Nice-Castellane. Elle se class 17è sur 40.

1898-1900 : les premiers modèles de voitures sortent des usines Brouhot.

1900 : création de la Société vierzonnaise de construction.

1900 : c'est aussi quatre firmes vierzonnaises, la Française, la Vierzonnaise, Brouhot et Merlin qui emploient au total 1200 ouvriers.

1900 : la Société Française lance les moteurs à gaz pauvre.

1901 : la voiture Brouhot rafle le premier grand prix à Paris, à l'exposition du grand Palais.

1903 : dans la course Paris-Madrid, la voiture Brouhot sort de pistes. Quatre morts. C'est aussi l'année où une Brouhot transporte l'assistance technique du premier tour de France cycliste.

1904 : la voiture Brouhot remporte le grand prix à l'exposition universelle de Vienne.

1905 : Georges Brouhot est fait chevalier de la légion d'honneur.

1906 : débuts de la presse à paille à la Société Française.

1907 : la Société Française construit un moteur gazogène à anthracite.

1908 : 400 taxis Brouhot roulent dans Paris.

1909 : La SFMA lance le moteur gazogène à bois et sciure de bois.

1910 : la locomobile routière succède à la locomobile. Jérôme Increase Case a produit ce matériel 25 ans auparavant !

1912  : la Société Française créé des matériels spéciaux pour l'Afrique du Nord, à savoir des batteuses à trieur, broyeur à paille, locomobile « coloniale » à foyer carré.

1914 : les taxis de la Marne sont en partie des Brouhot.

1919 : l'entreprise Ruhlmann quitte Paris pour Vierzon.

1921 : naissance de l'entreprise Carroy-Giraudon.

1922 : Vierzon fabrique plus de 70% du matériel de battage à vapeur en France. La SFMAI, Merlin, Brouhot et la Vierzonnaise comptent 2000 employés.

1925 : c'est l'apogée de la locomobile chez Brouhot qui en fabrique 145 exemplaires et seulement 50 cinq ans plus tard.

1929 : Brouhot licencie massivement.

1931 : la Société Française prend la décision de fabriquer un nouveau produit ou de fermer l'usine.

1932 : les tracteurs étrangers arrivent sur le marché français. Case fabrique des tracteurs dans son usine de Racine depuis 1913.

1934 : disparition de la Société Vierzonnaise de construction.

1934 : livraison des premiers tracteurs en janvier, semi-diésel, en monocylindre horizontal.

1938 : l'entreprise Pierre Renaud créée en 1932, fabrique des engreneurs automatiques de batteuses.

1941 : les trois fabricants vierzonnaise décident de se partager le travail : presses et ramasseuses pour Brouhot, batteuses pour Merlin et SFMAI.

1944 : le PDG de la Française, Pierre Chevalier, est assassiné.

1944 à 1947 : la Française est mise sous administration provisoire. Elle fabrique des tracteurs en accord avec l'arsenal de Roanne.

1948 : la Société Française fête son centenaire.

1949 : la Française se lance dans la fabrication de moissonneuses tractées.

1952 : la Française lance les moissonneuses automotrices.

1953 : la Française, Merlin et Brouhot emploient un peu plus de 2000 personnes.

1955 : le 1er novembre, la société Brouhot disparaît, absorbée par la Française.

1957 : 22 tracteurs sortent chaque jour des chaînes de Vierzon. La Française emploie 1740 personnes. Elle arrête la fabrication des batteuses.

1958 : Case prend 30% du capital de la Société Française.

1959 : l'entreprise Merlin ferme ses portes.

1959 : Case double le capital dans la Société Française, élimine un concurrent et prend sa clientèle. La société américaine lance un modèle de tracteurs qui ne fonctionnent pas. 1600 personnes sont licenciées jusqu'en 1961.

1963 : après de nouvelles embauches, Case emploie 1000 personnes.

1968-1969 : Case abandonne la fabrication des tracteurs et adopte celle du backoe.

1971 : l'entreprise n'emploie plus que 700 personnes.

1983 : l'entreprise Pierre Renaud disparait.

1994 : le 29 mars, Case annonce la fermeture de son usine de Vierzon.

1995 : Case quitte Vierzon et laisse sept hectares de friches industrielle derrière elle.

Tracteurs

1933 à 1941 : H1 (Vierzon)
1935 à 1941 : H2 (Vierzon)
1936 à 1941 : H0 (Vierzon)
1942 à 1946 : HV1 (Vierzon)
1942 à 1950 : HV2 (Vierzon)
1947  à 1950 : FV1 (Roanne)
1951 à 1957 : 551 (Lunéville)
1951 à 1952 : 401 (Bagnère de Bigorre)
1951 à 1958 : 302 (Vierzon et le Creusot)
1953 à 1957 : 201 (Vierzon)
1953 à 1958 : 402  (Bagnère de Bigorre)
1958 à 1960 : 552 (Lunéville)
1958 à 1959 : S 202 (Vierzon)
1960 : S 204 (Vierzon)

 

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