La gauche vierzonnaise, ses élus en tête, ont organisé ce vendredi soir, un rassemblement place Jacques Brel à la suite du décès de Nahel. Ou comment nos élus vierzonnais transforment une cause en totem politicien ? Pourquoi pour ce fait dramatique-là et pas d'autres ? Pourquoi cette mort a-t-elle plus d'importance pour nos élus que d'autres ?
Le discours de l'élu LFI, publié sur les réseaux sociaux, est un hymne à cette récupération. Comment peut-on se servir d'un drame pareil, parce que c'est un drame, parce que "plus personne au gouvernement n’entend les revendications, les aspirations à une vie meilleure. Et depuis trop longtemps."
Sérieux ? Il semble que LFI, notamment, aurait été plus inspiré de demander une minute de silence plutôt que de dire, on le répète, car un jeune homme de 17 ans a été tué par un policier, "que cette colère procède des mêmes raisons que celles des Gilets Jaunes en 2019, que celles des manifestations contre la réforme des retraites en début d’année, que celles des mobilisations écologistes de ces dernières semaines."
Est-ce digne d'un discours d'élu ? Est-ce digne de tirer la couverture d'un populisme à ciel ouvert sur un décès aussi épouvantable ? La suite de ce discours est de la même bière, amère et imbuvable, parce qu'à vouloir faire trop, on fait mal.
Comment peut-on dénoncer, d'un côté, "la répression policière" et appeler la police à régler les problèmes de deal place du Marché au Blé ? Et de quelle répression policière parle-t-on ? "C’est de notre responsabilité de dire que ce qu’il se passe en ce moment s’inscrit dans cette longue histoire des luttes sociales."
Les luttes sociales, dans les conséquences d'un tir policier dans le thorax d'un jeune homme de 17 ans ? Vraiment. Est-ce le moment de parler, dans cet hommage, d'une "politique d’abandon qui conduit à la fermeture d’un bureau de poste aux Forges que celle qui conduit à fermer une classe dans un quartier populaire de Marseille."
La conclusion, la voilà : "Ce qui se passe là est la conséquence directe de politiques publiques menées à l’envers de tout et depuis des décennies : Sarkozy, Hollande, Macron. Voila les responsables." Ah, si Mélenchon avait été au pouvoir, tout aurait été beaucoup mieux. Comment peut-on se regarder dans le miroir après avoir prononcé de telles paroles sur le cercueil d'un jeune homme ?
A-t-on organisé, à Vierzon, un rassemblement républicain pour les trois policiers, tués sur le coup à Villeneuve-d’Ascq en mai dernier, par un jeune chauffard qui roulait en contre-sens avec plus de deux grammes d'alcool par litre de sang ? Non. Parce qu'il n'y avait pas de récupération politique à l'horizon, dans ce cas-là.
Le policier auteur du tir qui a tué mardi matin Nahel, un adolescent de 17 ans, à Nanterre (Hauts-de-Seine), a été mis en examen jeudi pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.