Voici l'intégralité du débat du conseil municipal du 21 mars dernier, à propos de la demande d'autorisation environnementale de la société Virtuo pour l'exploitation d'un bâtiment logistique à Vierzon.
Marie-Claude Grison, élue de l'opposition :
"Vous nous vantez les mérites d’une telle implantation à Vierzon, mais on a connu bien des désillusions par le passé. On nous à promis qu’en bouchant le canal, on aurait un beau forum à la place, on voit tous le résultat !"
Thibault Lhonneur, élue de la majorité :
"Ce n’est pas « attractif » de faire venir de la logistique à Vierzon. Personne n’a envie de travailler 38 heures par semaine de nuit, à soulever des palettes, pour 1 500 euros par mois. Les plateformes logistiques de plus de 30 000 m2 le nombre d’emplois moyen est de 60, on est pas à 450. On à déjà des friches industrielles, on parle aujourd’hui d’éventuelles friches commerciales du fait des zones commerciales en périphérie, demain parlera-t-on de friches logistiques ?"
Philippe Fournié, élu de la majorité :
"Je ne peux pas concevoir que l’on dise que Virtuo est le seul projet. Nous avons fait des choix audacieux, dans le numérique car c’était une demande de la population, mais nous avons besoin de développer d’autres secteurs, pour des gens moins qualifiés. Il n’y a pas de « sous-métier », en revanche il y a des « sous-salaires ».
Concernant les conditions de travail, ce n’est pas propre à la logistique. Si on regarde à Vierzon, les entreprises et les services, on peut comparer les conditions de travail et les salaires ! On ne peut pas rester sans rien faire dans nos territoires. Notre population est vieillissante et si nous ne voulons pas disparaître derrière les métropoles alors il faut faire des paris sur l’avenir, il faut investir pour faire changer les choses. Nous somme persuadés que le changement est possible mais surtout vital."
Mélanie Chauvet, élue de la majorité :
"Notre majorité se place prioritairement sur le plan de l’emploi. Je rappelle que le S.M.I.C est à 1350 euros. Dire que personne ne voudrait travailler aux conditions de Virtuo est ridicule et je parle sous le contrôle de camarades de la CGT présents ce soir."
Fabien Bernagout, élu de la majorité :
"Je vois régulièrement des gens qui, et je suis désolé de le dire dans ces termes, faute d’emploi ont perdu de la dignité. C’est de ma responsabilité d’élu local de leur proposer du travail, certes ce n’est que 1 500 euros mais c’est un démarrage."
Thibault Lhonneur, élu de la majorité :
"C’est 1 500 euros par mois, pour 38 heures par semaine de nuit ! On est en dessous du SMIC ! Ca ne fait rêver personne !"
François Dumon, élu de la majorité :
"Entre les deux derniers recensement le département du Cher à perdu 10 000 habitants. La première cause c’est l’emploi. C‘est le chantier le plus important. Pour les salaires, on sera au niveau de ce qui se pratique au niveau national, mais il n’y a pas que des petits salaires dans la logistique.
Il y a des techniciens, des cadres, des encadrants. Le département du Cher je n’ai pas envie qu’il devienne un lieu de fin de vie . On fait des EHPAD et des villages pour les seniors, chez nous on pourra mourir dignement ! Mais pourra-t-on y vivre ?"
Laurent Desnoues, élu de l'opposition :
"Je voudrais comprendre pourquoi, au vue du nombre d’offres d’emplois et de formations proposées dans notre territoire, il est si difficile de remettre les gens sur le chemin du retour à l’emploi ?
A coté de cela, il y a une vraie inquiétude des entreprises vierzonnaises vis a vis de Virtuo. Elles ont peur d’être pillées de leurs caristes et autre techniciens déjà formés, au profit de cette plateforme logistique. La réalité, c’est que pour Vierzon il y a actuellement 350 offres d’emplois qui ne sont pas pourvues, mais il y a 2 600 demandeurs d’emplois."
Corinne Ollivier, maire de Vierzon :
"Mais ce n’est pas un problème vierzonnais, c’est partout pareil ! La municipalité n’a pas les réponses à tous les maux de notre pays !"
Philippe Fournié, élu de la majorité :
"Les jeunes aujourd’hui n’ont pas les mêmes aspirations que ceux d’hier. Des formations il y en a, des prises en charge il y en a, mais ce n’est possible qu’avec des entreprises qui s’engagent dans ce processus."