Il est temps de remettre Vierzon au centre de Vierzon

Publié par vierzonitude sur 5 Janvier 2024, 18:47pm

Réelle, fantasmée, connue, inconnue, positive, négative, aimée, mal aimée, mystérieuse, banale... C'est fou comme une ville peut être tout à à la fois. Il faut se rendre à l'évidence : Vierzon n'est pas une ville anonyme, noyée dans le flot des 36.000 communes que compte la France.

Vierzon a cette particularité dans le sang, elle glisse sur les lèvres de tous tout en leur tombant de la bouche. Vierzon par-ci, Vierzon par-là, il y a tant de raison de la connaître.

Qu'elle inspire le rejet ou attire la sympathie, Vierzon doit sa légende, (car c'est une légende) a ce qu'elle fut, à ce qu'elle aurait dû être, à ce qu'elle n'est pas, à ce qu'elle n'est pas assez, trop, trop peu.

Qu'on ne s'y trompe pas, car beaucoup tombe dans le piège, cette ville est intensément attirante car en constante contradiction avec elle, c'est ce qui la rend si insaisissable. Et si ici, dans cet espace, elle passe au moulinet de la critique, c'est par le dépit de ne pas la voir mieux qu'elle n'est.

Les bouchons de la route des vacances, la RN 20 qui rejoint la RN 76, les tracteurs, son communisme désuet, sa porcelaine, sa verrerie, sa ligne de démarcation, la chanson Vesoul, désolé pour le présent, mais Vierzon incarne une notoriété ancienne et si elle est tant citée, ce n'est pas pour les beaux yeux de son actualité mais pour les traces de son passé.

Et il ne faut pas en avoir honte, comme si le passé était morveux, comme si le passé engendrait un surplus de nostalgie, un comble dans une ville qui produit de la nostalgie à tout de bras.

Il y a comme une sorte de magie à citer Vierzon, une magie qui se mélange à la moquerie, cette sous-préfecture de Province ancrée dans la mémoire collective grâce à une ritournelle brélienne, c'est la fêlure qui nous cause tant d'ennui, le fait d'être un pied dans la notoriété et l'indifférence.

Il est inutile de vouloir effacer la bande pour construire autre chose, on peut très bien garder les traces et bâtir dessus. Or, il y a cette volonté, ici, de nier ce qui dérange.

Vierzon, 25.000 habitants sur 74,5 kilomètres carrés quand Bourges en accueille plus du double sur 68 kilomètres carrés et Orléans, 115.000 habitants sur 27 kilomètres carrés. Alors, dans nos habits trop grands, on tente de se hausser du col, de peupler ces grands vides, de se croire géant.

Jusqu'à en oublier la matière noble qui fait de Vierzon ce qu'elle est. On peut avoir Vierzon au cœur pour des raisons légitimes. Il est temps de remettre Vierzon au centre de Vierzon.

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