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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Vierzon hier n'empêche pas Vierzon demain

Publié par vierzonitude sur 22 Octobre 2023, 05:10am

Vierzon hier n'empêche pas Vierzon demain

Une petite musique désagréable arrive à l'oreille de Vierzonitude.

1 - la publication de photos anciennes serait le symptôme d'une nostalgie qui empêcherait de penser l'avenir de cette ville.

2 - comme ailleurs c'est pareil qu'à Vierzon pourquoi voudrait-on changer les choses ?

Voilà deux arguments qui montrent une véritable paresse intellectuelle de leurs auteurs. On peut aimer le Vierzon d'avant dont les photos permettent à celles et ceux qui ne le connaissaient pas de le découvrir tout en étant capable de penser son futur. Ainsi, on ne pourrait pas regarder derrière et devant à la fois. C'est publier qu'on ne construit rien sans l'assise du passé.

Ensuite, à l'occasion de constat de ce blog sur la vacance commerciale aussi bien en ville qu'en périphérie, voilà qu'on nous rétorque qu'ailleurs c'est pareil, que de toute façon c'est inéluctable et qu'on ne voit pas pourquoi à Vierzon ce serait différent.

C'est un point de vue. Sauf que d'autres cherchent des solutions aux mêmes problèmes et désirent justement être différents. Mais depuis trop longtemps, justement, pour éviter d'avoir à réfléchir trop, on se contente de s'appuyer sur la fatalité. les commerces ferment, les périphéries s'étendent, els centers commerciaux pullulent, ben c'est comme ça ma bonne dame ! Sauf qu'il faut se méfier du retour du balancier. Et justement, c'est dans une ville de cette qu'il est impératif de tenter de changer les choses.

Et oui, il y a eu de grosses erreurs commises et en les rappellent, cela permet aussi d'en commettre d'autres même si c'est trop tard parfois. Conseillons à ceux qui estiment trouver trop de photos anciennes sur ce blog d'aller sur le site de la ville de Vierzon et de la communauté de communes où les promesses d'emplois pleuvent. Pour les autres, retroussons nos manches. 2026 approche.
 

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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