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Vierzonitude

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Hôpital : cinquante ans d'inefficacité qui font encore briller les élus

Publié par vierzonitude sur 8 Novembre 2023, 11:51am

Hôpital : cinquante ans d'inefficacité qui font encore briller les élus

Et revoilà nos élus réunis autour de l'hôpital. Voilà des décennies que les mêmes élus organisent les mêmes réunions de soutien pour les mêmes résultats, ou plutôt pour la même absence de résultat. Après avoir "lutté" contre la fermeture de la maternité qui n'était pas du tout envisagée, nos élus entretiennent le catastrophisme autour de l'hôpital de Vierzon.

Une fenêtre par laquelle ils peuvent communier et surtout, faire apparaître sur la même estrade, le député qui regrette d'avoir quitté la mairie, la maire actuelle qui regrette d'avoir accepté le challenge et le président de la communauté de communes qui ne regrette rien puisqu'il continue à infliger les mêmes erreurs à un territoire qu'il dit pourtant aimer.

Bref, rien ne change au pays de Vierzon, on donne toujours l'illusion aux citoyens qu'ils pourront changer les choses, dès lors que les élus en place en sont incapables. Cela fait au moins cinquante ans que les mêmes s'agitent pour l'hôpital alors que celui-ci vient de refaire son pôle de chirurgie et qu'on le sait, ne fermera jamais, vous imaginez l'onde de choc si l'hôpital de Vierzon fermait ? Tout a été menacé, à les entendre, les urgences, la maternité, le bloc opératoire...

Et pourtant, tout est toujours en place et cet hôpital donne un prétexte à mener un combat qu'ils savent de toute façon gagné d'avance. Une réunion de soutien qui n'est pas pour l'hôpital mais pour nos élus. Car comment briller entre des trottoirs non refaits et des rues qui se dégradent ? 

Il est temps d'organiser une manifestation de soutien pour les Vierzonnais eux-mêmes, le commerce, les rues dégradées, le bon goût totalement absent et pour l'avenir de cette ville qui place ces espoirs dans le quartier de la gare alors que le centre-ville est à l'agonie. Chacun ses priorités.

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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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