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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Vive les arbres qu'on plante à Vierzon et qu'on détruit pour rien

Publié par vierzonitude sur 1 Novembre 2023, 11:15am

Vive les arbres qu'on plante à Vierzon et qu'on détruit pour rien

Vierzonitude a croisé ceci, sur un trottoir de Vierzon, un beau dépliant, avec du papier, de l'encre, la lettre que Fabien Roussel, le patron des Communistes, a envoyé au Président de la République. Un document apparemment distribué dans les boîtes à lettres des Vierzonnais et qu'on retrouve, sur un trottoir, un symbole du gaspillage. A quoi serviront la plantation de mille arbres à Vierzon si c'est pour participer au gaspillage des ressources.

On a beau nous dire, peut-être, que cette lettre de quatre pages a été imprimé sur du papier recyclé, qu'elle a été imprimée avec toutes les précautions X et Y pour préserver l'environnement, n'y a-t-il pas une contradiction, une de plus ? Comment peut-on, à Vierzon, prétendre être écolo et vouloir détruire treize hectares de zones humides, pour y installer un temple de la surconsommation ? Pourquoi ne pourrait-on pas, à Vierzon, être pour une fois, en phase avec ses convictions, mais quelles convictions ? 

Aimons Vierzon, ce n'est plus un secret, prépare une liste pour les élections municipales de 2026. Et on la fera sans tract, sans papier qu'on retrouve par terre, jamais lus, sans affiche qu'on ne veut pas retrouver placardé sur le moindre transformateur ou le moindre espace livre de la ville. On ne publiera sur papier que les documents obligatoires. Et nous trouverons une solution pour que tout le monde ait accès aux informations sans papier, sans encre. Nous avons déjà des idées.

On va nous dire, oui, c'est parce que c'est un tract du P.C. C'est un tract sur lequel Vierzonitude est tombé par hasard, sur un trottoir, jeté là, tombé là, peu importe. C'eut été un autre parti, nous l'aurions mentionné. A l'heure où la grande distribution stoppe la publication de ses catalogues, il est urgent de réfléchir à la nécessité de ce que l'on publie sur papier. Car il en va des arbres, de l'environnement, et surtout, il en va, de nos contradictions. Le débat est ouvert.

 

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F
Foutage de gueule
02/11/2023 13:50
Mon cher Rémi,<br /> Que vas prévoir ta liste pour 2026 pour remplacer le papier toilette et les essuie main dans les lieux publics?<br /> Il faut aussi être cohérent soi même, on ne peut pas ne pas aimer les sans papier, et dire qu'il faut une campagne sans papier.
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V
vierzonitude
02/11/2023 17:58
On peut aussi ne rien faire, quel rapport entre le papier toilette et des tracts pour une campagne ? Ce commentaire est gratuit et n'apporte rien à la réflexion. Je suis cohérent. Vous verrez a l'usage

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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