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Vierzonitude

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Deuxième circo : l'inquiétante ascension d'un candidat R.N. de 22 ans

Publié par vierzonitude sur 30 Juin 2024, 20:16pm

Deuxième circo : l'inquiétante ascension d'un candidat R.N. de 22 ans

Cette folle élection au résultat inquiétant pour tous les démocrates qui se respectent, a bousculé tous les principes du bon sens. Aux élections législatives de 2022, une illustre inconnue du rassemblement national était parvenu à se hisser au second tour face à Nicolas Sansu, communiste de la NUPES. 

Le scénario se répète deux ans plus tard avec une extrême brutalité. Bastian Duenas, conseiller municipal R.N à Méreau, âgé de 22 ans, devance largement le candidat communiste du Nouveau front populaire, élu maire de Vierzon en 2008, député en 2012, battu en 2017, réélu député en 2022, avec 40,56% des voix contre 29,68% pour le candidat de gauche.

Même les Vierzonnais se sont montrés infidèles à leur ancien maire et actuel député car face au jeune candidat d'extrême droite, Nicolas Sansu ne le devance que de 124 voix. Encore plus désarmant, dans la deuxième circonscription, le candidat NFP est loin derrière le benjamin de Méreau, 4.625 voix les séparent.

Dans cette circo, comme à Vierzon, Thénioux, Méry-sur-Cher, Saint-Georges-sur-la-Prée ou encore Saint-Hilaire, les électeurs massivement mobilisés ont voté non plus pour une personnalité politique, dans ce cas Nicolas Sansu aurait dû l'emporter à l'expérience, mais ils ont voté pour une cause, une cause qu'ils espèrent plus juste face au programme du Nouveau Front populaire.

Est-ce que la deuxième circonscription enverra le très jeune candidat de 22 ans à l'Assemblée nationale ? est-ce que Nicolas Sansu, comme il l'annonce à travers un grand rassemblement parviendra à renverser la table à l'issue de ce second tour. Rien n'est moins sûr quand on regarde la dynamique effrayante du rassemblement national et encore plus effrayante, la volonté de tout un peuple de confier son destin à l'extrême droite.

En 2012, Nicolas Sansu avait été élu député, à la faveur d'un désistement injuste puisque la candidate socialiste arrivée au second tour avait dû se désister car la moins bien placée à gauche. En 2017, candidat à sa réélection, la candidat communiste n'avait pas résisté à la vague macroniste, battu par Nadia Essayan.

Y-aura-t-il un duel ou une triangulaire ? Résistera t-il mieux à la vague du R.N ? Les reports de voix lui serviront ils à battre le jeune candidat seulement encarté au Rassemblement national depuis 2021 et responsable jeune du parti sur le département du Cher depuis décembre 2023.

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Commenter cet article
L
Le vierzonnais
30/06/2024 21:46
Bon et du coup, qu'en pensez-vous? Ces gens sont racistes ou veulent juste renverser la table car trop de déception? La démocratie a toujours raison même quand cela ne plaît pas....
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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