Ce pourrait être le symbole fort de la déperdition de la raison. Ce chêne vivait jadis heureux dans une prairie. La communauté de commune de Vierzon décide de raser la prairie pour en faire un centre routier, du béton et du goudron, manquaient plus que les plumes. Ensuite, face au tollé général, le chêne qui devait trépasser fut sauvé par une sorte de giratoire mal ficelé.
Mais le chêne perdu au milieu de cet environnement hostile, il préférait sa prairie, est mort mais sa dépouille défie le bon sens. Le garde-t-on pour profiter de la leçon ? Même pas. Le garde-t-on parce que le vide serait pire que tout ? Même pas.
Personne ne tirera une morale de cette histoire. A quelques dizaines de mètres, sur un territoire encore plus vaste, la même communauté de communes de Vierzon a décidé de la mort programmée d'une vaste zone humide et ce qui reste de prairies dans les alentours pour céder aux sirènes du capitaliste dévastateur que cette même communauté de communes conchie à longueur de temps.
Un seul chêne mort ne suffit pas à renverser les esprits. Combien en faudra-t-il pour arrêter de croire aux chimères de l'expansion économique par la logistique géante qui promet des emplois comme elle construit des mètres carrés sans se soucier de leur utilité ? On devrait écrire, sur une plaque, près de ce chêne, "mort par gourmandise et par utopie." A Vierzon, on veut planter des arbres à tours de bras pour se donner bonne conscience de détruite l'environnement à tour de bras.
R.B.