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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Un lecteur très satisfait des urgences de Vierzon

Publié par vierzonitude sur 19 Août 2024, 20:44pm

Un lecteur très satisfait des urgences de Vierzon

Un lecteur nous écrit : 
 

« Vierzonitude a souvent critiqué, à juste titre, l'hôpital de Vierzon, notamment sa vétusté. Je suis entré aux urgences dimanche soir pour une pancréatite aiguë. Je dois dire que j'ai été bien reçu par un personnel d'une amabilité rare. 
Les infirmières et aides soignantes sont pourtant en sous effectif mais elles font le maximum pour les patients. 

Même quand les flics, comme dimanche soir, doivent remettre un peu d'ordre dans couloirs à cause de quelques braillards alcoolisés. 

Elles ont du mérite de travailler dans ces conditions souvent avec un salaire pitoyable. 

Cela méritait d'être dit. »

 

Suite au témoignage d'un lecteur, voici une expérience également vécue par Vierzonitude en mai dernier aux urgences de l'hôpital de Bourges qui partage avec l'hôpital de Vierzon, un manque de personnel, notamment.

Urgence de l'hôpital de Bourges. Mercredi 19h30 - jeudi 3h30.

La salle d'attente est pleine. Je ne suis pas ce qu'on peut appeler une urgence, d'autres non plus assis avec moi. La salle d'attente devrait plutôt se nommer la salle d'impatience. Mais que se passe-t-il de l'autre côté ? De cet autre côté où chacun, en attente, est impatient de s'y retrouver ? 

Un autre monde, celui que la salle d'attente ignore parce qu'elle n'a pas franchi la frontière. Donc il faut attendre, et chacun se drape alors dans son individualisme compulsif jusqu'à croire qu'il est prioritaire sur tous les autres, même sur ceux qui sont arrivés après. Et ça les fait râler, les impatients, parce qu'ils ne réfléchissent pas en terme d'urgence, de priorité, ils réfléchissent en égoïste. Et ce qui les a poussés là, les oblige pourtant à accepter, mal, très mal même, les règles du jeu.

Les urgences comme son nom l'indique gère les urgences des plus urgentes au moins urgentes. Donc les brancards des pompiers sont prioritaires et reculent d'autant le moment où une voix vous appelle. Et d'autres voix s'élèvent dans la salle, des jugements de valeur, des fausses vérités, des flaques d'égoïsme tout puissant dans lesquelles se reflètent des non sens, des contre-vérités. Parce que chacun arrivé là veut passer à tout prix. Mais derrière, il y a qui ?

Une ruche. Du box numéro 5, porte ouverte, j'ai vu un ballet incessant d'infirmières-miers, de toubibs, brancardiers, aide-soignants, internes, des milliers de pas, de passages, d'échanges. Ce que ne savent pas ceux qui attendent c'est que d'autres, plus nombreux attendent aussi, dans les couloirs, dans les box, qu'il manque des médecins, que celui du SAMU est parti en intervention et qu'il faut attendre son retour. Il y a de la bienveillance dans les regards des soignants et cette clarté de désolation qui explique, sans le dire, "désolé pour l'attente, l'accueil", désolé pour le manque de personnels, de médecins.

Mais de l'autre côté, dans la salle d'attente, les commentaires passent de la mauvaise volonté des soignants à leur désir de boire un café avant un diagnostic. Complètement faux. Le médecin qui m'a reçu n'avait pas eu le temps de dîner, ni de se poser. Une femme prend ma place dans le box parce qu'elle doit bénéficier d'un examen, elle a des problèmes cardiaques et je suis dans le couloir. Et alors. Et derrière moi, un de ceux qui étaient dans la salle d'attente aux premières loges des critiques, se moquent de voir chacun courir dans tous les sens, il veut manger. Boire. Il veut qu'on soit à son service, alors que tout le monde est au taquet. Il va sortir car rien n'est urgent chez lui, si ce n'est le besoin de voir un spécialiste.

Et au bout de six heures d'attente, le médecin me délivre. Impossible de m'emmener à la radiologie car cette nuit-là, il n'y a que deux brancardiers pout tout l'hôpital. Il s'excuse de l'attente, je lui dis je comprends. Il me dit qu'il manque des toubibs. Je lui réponds, je sais. Il demande quel métier j'exerce. je luis dis journaliste. Il me dit vous devriez raconter. Je le fais. 

Et j'ajoute : quand vous êtes dans la salle d'attente des urgences, vous ne savez rien de l'autre côté, car de l'autre côté, il y a des urgences, des hommes et des femmes sur des brancards qui attendent d'être soignés, par d'autres hommes et d'autres femmes qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. Alors, il n'y a pas que les portables qu'il faut mettre en sourdine. J'ai attendu six heures, et alors ? Celles et ceux qui m'ont soigné n'ont pas une horloge devant les yeux. Mais le devoir, qu'ils exercent avec minutie, de soigner les urgences. D'abord les urgences.

R.B.

Urgence de l'hôpital de Bourges. Mercredi 19h30 - jeudi 3h30. La salle d'attente est pleine. Je ne suis pas ce qu'on peut appeler une urgence, d'autres non plus assis avec moi. La salle d'attente devrait plutôt se nommer la salle d'impatience. Mais que se passe-t-il de l'autre côté ? De cet autre côté où chacun, en attente, est impatient de s'y retrouver ? Un autre monde, celui que la salle d'attente ignore parce qu'elle n'a pas franchi la frontière. Donc il faut attendre, et chacun se drape alors dans son individualisme compulsif jusqu'à croire qu'il est prioritaire sur tous les autres, même sur ceux qui sont arrivés après. Et ça les fait râler, les impatients, parce qu'ils ne réfléchissent pas en terme d'urgence, de priorité, ils réfléchissent en égoïste. Et ce qui les a poussés là, les oblige pourtant à accepter, mal, très mal même, les règles du jeu. Les urgences comme son nom l'indique gère les urgences des plus urgentes au moins urgentes. Donc les brancards des pompiers sont prioritaires et reculent d'autant le moment où une voix vous appelle. Et d'autres voix s'élèvent dans la salle, des jugements de valeur, des fausses vérités, des flaques d'égoïsme tout puissant dans lesquelles se reflètent des non sens, des contre-vérités. Parce que chacun arrivé là veut passer à tout prix. Mais derrière, il y a qui ? Une ruche. Du box numéro 5, porte ouverte, j'ai vu un ballet incessant d'infirmières-miers, de toubibs, brancardiers, aide-soignants, internes, des milliers de pas, de passages, d'échanges. Ce que ne savent pas ceux qui attendent c'est que d'autres, plus nombreux attendent aussi, dans les couloirs, dans les box, qu'il manque des médecins, que celui du SAMU est parti en intervention et qu'il faut attendre son retour. Il y a de la bienveillance dans les regards des soignants et cette clarté de désolation qui explique, sans le dire, "désolé pour l'attente, l'accueil", désolé pour le manque de personnels, de médecins. Mais de l'autre côté, dans la salle d'attente, les commentaires passent de la mauvaise volonté des soignants à leur désir de boire un café avant un diagnostic. Complètement faux. Le médecin qui m'a reçu n'avait pas eu le temps de dîner, ni de se poser. Une femme prend ma place dans le box parce qu'elle doit bénéficier d'un examen, elle a des problèmes cardiaques et je suis dans le couloir. Et alors. Et derrière moi, un de ceux qui étaient dans la salle d'attente aux premières loges des critiques, se moquent de voir chacun courir dans tous les sens, il veut manger. Boire. Il veut qu'on soit à son service, alors que tout le monde est au taquet. IL va sortir car rien n'est urgent chez lui, si ce n'est le besoin de voir un spécialiste. Et au bout de six heures d'attente, le médecin me délivre. Impossible de m'emmener à la radiologie car cette nuit-là, il n'y a que deux brancardiers pout tout l'hôpital. Il s'excuse de l'attente, je lui dis je comprends. Il me dit qu'il manque des toubibs. Je lui réponds, je sais. Il demande quel métier j'exerce. je luis dis journaliste. Il me dit vous devriez raconter. Je le fais. Et j'ajoute : quand vous êtes dans la salle d'atente des urgences, vous ne savez rien de l'autre côté, car de l'autre côté, il y a des urgences, des hommes et des femmes sur des brancards qui attendent d'être soignés, par d'autres hommes et d'autres femmes qui font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont. Alors, il n'y a pas que les portables qu'il faut mettre en sourdine. J'ai attendu six heures, et alors ? Celles et ceux qui m'ont soigné n'ont pas une horloge devant les yeux. Mais le devoir, qu'ils exercent avec minutie, de soigner les urgences. D'abord les urgences. R.B.
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J
Entièrement d accord le service d'urgence de Vierzon ils sont tous formidables er d' une grande gentillesse<br /> <br /> Bravo à toute l'équipe
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