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Vierzonitude

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L'orée de Sologne, ou le mirage commercial permanent

Publié par vierzonitude sur 20 Septembre 2024, 06:00am

L'orée de Sologne, ou le mirage commercial permanent

Est-ce une bonne chose que la commission départementale d'équipement commercial (CDAC) a accepté de réactivé les droits d'exploitation des cellules vides de l'Orée de Sologne ? Droits perdus après un certain temps d'inoccupation des locaux. La société qui gère ce centre commercial dont la moitié des cellules sont vacantes pourra donc les relouer.

Dommage, parce que l'Orée de Sologne aurait pu mourir de sa belle mort. Ouverte en 2010, cette erreur politique de la majorité de Jean Rousseau n'a jamais décollé. Les commerces qui subsistent auraient pu occuper le centre-ville. D'un côté, l'Orée de Sologne est devenu un désert commercial, de l'autre le Forum république est devenu un désert commercial.

Entre les deux, le centre-ville se vide aussi peu à peu, le re voilà sur une mauvaise pente. Le Forum république est vide à 50%. Entre l'enseigne O Tacos, l'agence immobilière Moraud et bientôt le magasin de chaussures, il y aura trois pas de porte vides côte à côte.

Ne parlons pas de la rue Joffre... Place Foch, il y a des pas de porte vides, place du Mail, le salon de haute coiffure Jacky Gouchault va fermer. On va encore nous dire que tout va bien... Quant à l'Orée de Sologne, qui s'en soucie encore  vraiment ?

 

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T
Tartempion
20/09/2024 10:31
L'Orée de Sologne, on devrait plutôt démonter ses bâtiments démesurés, à moitié vides. En effet, les complexes commerciaux en périphérie de ville ont fortement contribué à détruire les centres-villes. A Vierzon, c'est évident, il faut vraiment être de mauvaise foi (ou politicien) pour soutenir le contraire.<br /> Vous dites que c'est une erreur politique de Jean Rousseau, mais nos élus actuels ont aussi leur responsabilité et doivent rendre des comptes. Quand ils reprennent la ville en 2008, les communistes tirent la couverture à eux et se félicitent de l'ouverture de ce centre commercial. Lisez donc le bulletin municipal de mai 2010, c'est édifiant. Je cite : <br /> « Le parc commercial de l’Orée de Sologne prend enfin son envol. Une chance pour Vierzon ? »<br /> Réponse de Nicolas Sansu : <br /> « Bien sûr. C’est le projet commercial le plus important du département. C’est un symbole qui va changer l’image de la ville et participer à la métamorphose du nord de Vierzon. En terme d’attractivité, de dynamisme, la ville a aussi beaucoup à y gagner. L’équipe municipale a réussi à franchir tous les obstacles qui ont émaillé un projet au point mort lorsque nous sommes arrivés en responsabilité. Le promoteur va aussi nous aider à trouver des commerçants pour redynamiser le centre ville. »<br /> Plus loin encore, on lit : « les Vierzonnais trouveront désormais près de chez eux une offre de commerces digne des grands centres urbains. [...] ce parc a vocation à limiter l’évasion commerciale et, inversement, à attirer les habitants des villes voisines. Sans pour autant nuire aux commerçants du centre ville. »<br /> Non seulement le centre-ville a largement profité de l'ouverture de L'orée de Sologne, comme chacun peut le constater... Mais en plus, vous savez quoi ? Ce centre commercial était écolo, il a détruit des terres agricoles tout en veillant à la qualité environnementale, le bétonnage était vert, responsable, soucieux de la nature : « consciente des enjeux du développement durable, la société Redeim a veillé à maîtriser l’impact écologique de sa construction. Une attention a ainsi été portée à la qualité de l’isolation thermique des façades, tandis qu’un système de récupération des eaux de pluie a été installé pour assurer l’arrosage des espaces verts. Les arbres plantés ont été choisis pour rendre les lieux agréables, mais aussi pour participer à l’absorption des émissions de CO2. »<br /> 14 ans plus tard, on continue les mêmes erreurs, en urbanisant toujours davantage le nord de Vierzon, en déroulant le tapis rouge à une plateforme logistique XXL, en détruisant des terres. Et le centre-ville continue à s'enfoncer. <br /> Surtout, ne changeons rien !
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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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