Géraldine, c'était le titre d'une chanson de Bill Deraime.
Mais c'est aussi le nom de la patronne du Snoopy's qu'elle a tenu de 1993 à 2017.
Vingt-quatre ans d'une vie derrière le comptoir du Snoopy's, ce troquet discret de quartier, rue du 11 novembre.
Jusqu'alors, le bistrot n'avait jamais rouvert mais sa façade et son enseigne se rappelaient au bon souvenir des clients et des passants.
Bon, c'est vrai qu'un bistrot fermé, c'est plus triste qu'une Toussaint sous la pluie.
Sauf que la façade, l'enseigne, le comptoir à l'intérieur, les souvenirs dedans, accumulés pendant vingt-quatre ans, ont disparu d'un seul coup.
L'ancien troquet a laissé sa place à une boutique de réparations de téléphone.
L'air du temps a soufflé et de toute façon, ce n'est plus une époque pour ouvrir des cafés.
Géraldine aime se souvenir de cette parenthèse bénie, ses clients venus de la Poste, des impôts en face, des cafés, des fromagées, des uns et des autres qui venaient s'épancher.
"Tout entendre, tout voir, ne rien dire", se souvient Géraldine, contrainte de fermer sa petite boutique pour des raisons de santé.
"Le dernier jour, j'en avais gros sur la patate, je ne voulais pas partir".
On comprend.
Le Snoopy's a dormi pendant sept ans, dans l'espoir qu'un jour, un prince charmant ou une princesse qui l'est tout autant défroisse le silence et rouvre la porte.
La porte s'est rouverte mais l'âme du bistrot s'est diluée dans l'air.
Là où tout commence pour les uns, tout finit pour les autres.
Jean-François Jacq avait heureusement pris des photos du bar, il y avait travaillé un temps, et un temps dans un bistrot c'est comme toujours.
Alors salut le Snoopy's, un de plus au cimetière des bistrots vierzonnais.