Thibault Lhonneur, élu Insoumis a déclaré, jeudi soir lors du conseil municipal et sur les réseaux sociaux, avoir pensé à quitter Vierzon car courant juillet, "après le second soir en trois jours où des coups de feu furent échangés en bas de chez moi (quartier Joffre/place du Marché au Blé? ndlr), en tout début de soirée, j’ai songé à déménager. A quitter la ville. Parce qu’il ne m’est pas tolérable, imaginable de faire grandir mes enfants dans ce contexte. Et il en serait ainsi pour chacune et chacun d’entre vous."
L'élu fustige "les scooters qui remontent la rue piétonne, ceux qui font des roues entre la permanence du député et mon pas de porte, la roue d’une moto passée à quelques centimètres de ma fille, un autre soir de juillet alors que nous étions tranquillement installés chez une commerçante qui a l’outrecuidance de vouloir faire vivre la place dans ce contexte".
Mais aussi : "Les barbecues sauvages où cuisent autant d’herbes que de viandes, les sound-système toute la nuit, l’impossibilité d’obtenir le calme quand l’heure du coucher sonne pour les enfants, les cadavres de canettes et bouteilles placés devant la porte ou dans les bacs à fleurs des serres municipales".
Il ajoute, à bout, "les bagarres de chiens, les flics qui n’arrivent pas ou qui conseillent de déménager quand ils sont appelés (ce que fait d’ailleurs une voisine), les vapeurs de cannabis jusque dans la chambre des enfants, les personnes assisent devant notre porte et qui nous toisent quand on a la simple idée de rentrer chez soi : c’est pénible, mais on s’y fait."
Mais, insiste Thibault Lhonneur, "les coups de feu. Ça, je vous assure, c’est trop. Beaucoup trop. Une fois, c’est insupportable. Mais imaginez, qu’en à peine deux mois, ça se produise 4 fois. Que feriez-vous ? Que faisons-nous ?"
Pour le conseiller municipal, "la situation catastrophique de le place Vaillant Couturier est un échec collectif, que je m’attribue aussi en tant qu’élu. Comment a-t-on laissé faire ? Je ne suis pas un chantre de la sécurité, et je combats même les caméras de vidéosurveillance, installées partout dans la rue et qui n’empêchent absolument rien. Mais là, il est plus que temps de réagir".
Sarcastique, il décrit avoir vu "l’autre soir un déploiement de CRS comme jamais : 8 camions, les huiles de l’Etat habillés comme un soir de bal, le commissariat de Vierzon tout entier réuni, quelques élus, bref, j’ai assisté à la scène qui, n’a rien changé puisque le soir même, c’était reparti."
Thibault Lhonneur demande d’ouvrir prochainement "un débat" afin d’éviter un drame qui semble de plus en plus inéluctable face à notre inaction.
Le texte dans son intégralité :
Madame la Maire,
Mesdames, Messieurs les adjoints, chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Avant toutes choses, je tiens à adresser toute ma solidarité avec le peuple libanais qui subit depuis quelques jours la folie du gouvernement d'extrême-droite israélien. Nous sommes, à Vierzon, toutes et tous intimement liés au peuple libanais à qui je pense ce soir.
Pour revenir à mes propos du soir: ils ne vont pas plaire.
Ils ne vont même pas me plaire à moi qui en suis pourtant l’auteur.
Je vous dis ça parce que je dois vous faire une confidence, honteuse, inquiétante : courant juillet, après le second soir en trois jours où des coups de feu furent échangés en bas de chez moi, en tout début de soirée, j’ai songé à déménager. A quitter la ville.
Parce qu’il ne m’est pas tolérable, imaginable de faire grandir mes enfants dans ce contexte. Et il en serait ainsi pour chacune et chacun d’entre vous.
Je suis pourtant né ici, dans ce même quartier où je vis aujourd’hui. Mes parents vivent à 200m de chez moi. Mon boulot jouxte ma maison, mon épouse est institutrice ici, mes enfants sont scolarisés, nous sommes membres de diverses associations, bref, toute notre vie se déroule ici. Mais trop c’est trop.
Les scooters qui remontent la rue piétonne, ceux qui font des roues entre la permanence du député et mon pas de porte, la roue d’une moto passée à quelques centimètres de ma fille, un autre soir de juillet alors que nous étions tranquillement installés chez une commerçante qui a l’outrecuidance de vouloir faire vivre la place dans ce contexte : c’est pénible, mais on s’y fait.
Les barbecues sauvages où cuisent autant d’herbes que de viandes, les sound-système toute la nuit, l’impossibilité d’obtenir le calme quand l’heure du coucher sonne pour les enfants, les cadavres de canettes et bouteilles placés devant la porte ou dans les bacs à fleurs des serres municipales : c’est pénible, mais on s’y fait.
Les bagarres de chiens, les flics qui n’arrivent pas ou qui conseillent de déménager quand ils sont appelés (ce que fait d’ailleurs une voisine), les vapeurs de cannabis jusque dans la chambre des enfants, les personnes assisent devant notre porte et qui nous toisent quand on a la simple idée de rentrer chez soi : c’est pénible, mais on s’y fait.
Mais les coups de feu. Ça, je vous assure, c’est trop.
Beaucoup trop.
Une fois, c’est insupportable. Mais imaginez, qu’en à peine deux mois, ça se produise 4 fois.
Que feriez-vous ?
Que faisons-nous ?
La situation catastrophique de le place Vaillant Couturier est un échec collectif, que je m’attribue aussi en tant qu’élu. Comment a-t-on laissé faire ?
Je ne suis pas un chantre de la sécurité, et je combats même les caméras de vidéosurveillance, installées partout dans la rue et qui n’empêchent absolument rien. Mais là, il est plus que temps de réagir.
L’adjoint à la sécurité, Monsieur Mouamir, a souvent réclamé plus de moyens humains pour faire face à ces problématiques, sans qu’il ne soit entendu. Je tiens, ici, à lui apporter mon soutien plein et entier même si, à bien des égards, nous ne partageons pas toujours la même vision.
J’ai vu l’autre soir un déploiement de CRS comme jamais : 8 camions, les huiles de l’Etat habillés comme un soir de bal, le commissariat de Vierzon tout entier réuni, quelques élus, bref, j’ai assisté à la scène qui, n’a rien changé puisque le soir même, c’était reparti. Heureusement, depuis, la grisaille et la pluie permettent le retour d’une quiétude plus que bienvenue.
Je vous demande donc, Madame la Maire, chers collègues, d’ouvrir prochainement un débat en notre sein, et pourquoi pas, avec les élus de l’opposition, et pourquoi pas, soyons fou, avec la population pour discuter de ce qui peut être fait.
Comme pour chaque sujet, notre groupe sera force de propositions : que ce soit par le renforcement des effectifs de la police municipale, par la refonte du service pour que médiateurs et policiers municipaux puissent appartenir à un même pôle de sureté de proximité, que ce soit par la constitution d’une vraie association de quartier qui pourrait par exemple récupérer un local vide dans la rue piétonne et serait en charge de faire vivre la citoyenneté et anticiper les éventuelles difficultés à l’échelle du quartier, que ce soit par le déploiement de bacs à fleurs qui embelliraient l’espace et empêcheraient la stagnation de personnes qui se préoccupent peu du voisinage, que ce soit par la rencontre avec ces mêmes personnes afin de trouver une solution sur le partage de l’espace public. Bref, on est disponible pour en discuter, pour être consulté sur ce sujet. Et qu’on puisse imaginer ensemble des solutions viables pour le quartier. Afin d’éviter un drame qui semble de plus en plus inéluctable face à notre inaction.