Gilles Magréau, ancien directeur du théâtre Mac-Nab vient de publier "Bonjour monsieur Marc", l'histoire de Marc Larchevêque, porcelainier de Vierzon. ce livre constitue le tome 1 de la série "Chroniques du XXIème siècle en pays vierzonnais.
Pour Vierzonitude, il a répondu à nos questions. Et c'est avec plaisir qu'on vous soumet ses réponses.
Quelle idée de faire converser l'illustre Marc Larchevêque, porcelainier entre autres te le non moins illustre André Perrot, journaliste au Berry républicain de Vierzon ?
Au départ, j'imaginais d'écrire une pièce, donc un grand dialogue entre une personnalité et un journaliste venu l'interviewer. L'idée du roman m'est venue après ma rencontre avec Alain Leclerc (archiviste de la ville, NDLR), qui m'a littéralement noyé sous une foule d'anecdotes et d'informations : le principe de la biographie romancée s'est alors imposé.
Très vite, j'ai choisi de situer la rencontre en 1950, année de la mort de Marc Larchevêque : ceci permettrait au journaliste de remonter le temps au fil de ses entretiens. ainsi, chaque chapitre couvrirait dix ans de la vie du porcelainier. Cette année là me permettait de mettre en scène un jeune correspondant sportif du Berry Républicain. J'ai imaginé qu'il voulait devenir journaliste et, pour ce faire, il voulait prouver à son patron qu'in savait rédiger des articles, au fil des rencontres qu'in allait conduire avec Marc Larchevêque.
Pour de nombreux Vierzonnais, Marc Larchevêque est une rue. Parlez-nous de lui ?
Quand j'ai pris la direction du théâtre Mac-Nab, en 1996, je remontais la rue Debournou, et je tournais à droite pour me rendre au théâtre. J'étais intrigué en voyant la plaque "Marc Larchevêque pocelainier vierzonnais". Très souvent, je cherchais l'usine, ne sachant pas qu'elle se trouvait sur les sites du CADA et de l'Hepad "Les Portes de Sologne".
Un jour, j'en ai parlé à Alain Leclerc qui m'a raconté la stupéfiante aventure de "Monsieur Marc", ainsi que l'appelaient respectueusement le personnel de son usine. Il ne me restait plus qu'à écrire tous les épisodes de cette existence hors du commun.
Pas de rue pour André Perrot, c'est dommage, l'avez vous connu ?
J'ai eu le grand plaisir de rencontrer André Perrot entre 1983 et 1987. J'étais alors responsable des relations publiques, au plan régional, quand je travaillais au Printemps de Bourges. André était alors en retraite, mais bénéficiait toujours de sa carte de presse pour suivre les activités du Festival.
Sa personnalité chaleureuse avait attiré mon attention et j'avais pris du plaisir à échanger avec lui. Tout naturellement, son personnage m'est revenu en mémoire quand j'ai imaginé le journaliste débutant de l'an 1950. C'est vrai qu'il mériterait, lui aussi, de figurer sur une plaque de rue à Vierzon : la rue de la Gaucherie serait toute indiquée, entre les cafés des Messageries et de la Civette, on m'a confié qu'il y trouvait matière à ses articles... Autre temps, autres mœurs !
Larchevêque est un nom qui a désormais traversé les époques, du XIX e au XIX è, avec son arrière petit-fils, Eric, fodnateur de Ledger, investisseur vierzonnais, ce n'est pas fréquent ce genre de saga familial ?
Marc Larchevêque, chevalier d'industrie au siècle dernier, qui passe le relais à son arrière petit-fils Eric, entrepreneur flamboyant de notre époque, cela m'évoque les illustres lignées des familles Boussac dans le Nord, de Michelin en Auvergne, ou encore de Schneider au Creusot, pour lesquelles l'activité entrepreneuriale s'apparentait à une forme de sacerdoce : une mission à remplir au service de l'activité industrielle tout en prenant en compte les intérêts de leur personnel.
Cette forme de paternalisme social, de nos jours, me semble bien éloignée des quotidiennes préoccupations patronales...
Pensez-vous qu'une aventure industrielle comme celle de Marc Larchevêque est encore possible en 2024 ?
Monsieur Marc, à la tête de son entreprise, avait un double objectif : il s'efforçait d'améliorer sa pratique industrielle, tout en s'attachant à parfaire les conditions sociales de son personnel.
Une telle activité entrepreneuriale n'est pas véritablement l'objectif avoué du patronat, me semble-t-il. Toutefois, une telle préoccupation, remise au goût du jour, à mon sens, ne manquerait pas d'intérêt.
Il ne reste rien de l'empire porcelainier de Vierzon, hormis quelques objets au musée de Vierzon et l'ancienne maison de la porcelaine avenue de la République. Pensez-vous que ce grand morceau de patrimoine vierzonnais est mal exploité ?
Les Amis du Musée de Vierzon déploient une incessante activité qui mérite d'être saluée. N'oublions pas ceci : pour savoir où nous allons, il faut savoir d'où nous venons.
L'activité industrielle du siècle dernier, à Vierzon, a été rayonnante. Il convient d'en favoriser aujourd'hui l',évolution, et le secteur très prometteur de la Formation pourrait bien, souhaitons le, devenir un formidable support de nouvelles activités professionnelles.
Après Marc Larchevêque, ferez-vous dialoguer Célestin Gérard avec un journaliste du Berry républicain ?
"Bonjour monsieur Marc" constitue le tome 1 de la série "Chroniques du XXIème siècle en pays vierzonnais". Le tome 2 se nommera "La dactylo-soprano": il s'agira de la vie singulière de...Jeannette Poitrenaux, dernière secrétaire-comptable de Marc Larchevêque, et soprano du GTLV, épouse de Georges Poitrenaux et maman de l'acteur Laurent Poitrenaux. Une autre étonnante saga familiale... néanmoins vierzonnaise....!
Où trouve-t-on votre livre ? Combien ? Des dédicaces ?
On peut se procurer mon dixième ouvrage dès maintenant, à Vierzon, à la librairie "Le Grand Meaulnes", et au Centre Culturel Leclerc, avenue de la République.
Dédicaces à la librairie le samedi 9 novembre et au Centre Culturel le samedi 14 décembre. Noël approche : faites un joli cadeau pour la modique somme de 19 euros, dédicace comprise.