Qu'y a-t-il de plus démocratique, de plus service public, de plus utile qu'un... trottoir ?
Or, à Vierzon, que tu sois des Forges, de Villages, de ville ou de Bourgneuf, tu n'as pas droit au même trottoir. Que tu sois simple citoyen, militant associatif, actif, retraité, demandeur d'emploi, abstentionniste convaincu ou anarchiste mou, que tu sois jeune ou moins jeune, tu n'as pas droit au même trottoir.
Vierzon pratiquerait elle la discrimination par le trottoir ? Rien ne le prouve vraiment, rien ne montre une volonté intentionnelle de ne pas traiter les citoyens égaux face à leur trottoir.
Un certain nombre de causes entrent en ligne de compte, causes obscures auxquelles le citoyen lambda que nous sommes, n'a pas accès.
Toutefois, reconnaissons qu'il y a autant de types de trottoirs que de catégories socio-professionnelles, et que par là-même, on pourrait soupçonner la ville d'un désir de représentativité par le trottoir.
Il n'y a qu'à parcourir les voiries vierzonnaises pour s'en persuader. Au palmarès des trottoirs capitalistes et voire même rentiers, empreints d'une richesse qui sent l'exploitation de l'homme par l'homme, les trottoirs tout frais émoulus d'une partie de la rue de la Gaucherie.
Car pour accentuer les inégalités urbanistiques, quoi de mieux que de ne refaire qu'une partie de rue en laissant les trottoirs dézingués et mortifères de l'autre partie.
Invitons les Vierzonnais qui, pour certains, n'ont peut-être jamais croisé un trottoir de haute volée à venir fouler ceux fraîchement coulés. Les petites joies sont rares. Profitons en.