Vierzonitude a interview l'ours blanc du giratoire de la Croix-Blanche. Il n' a pas trop le moral le pépère.
De la banquise au giratoire, pas trop difficile ?
Si beaucoup. Quand on passe du silence de la banquise au brouhaha du giratoire, ça vous transperce les tympans. Et surtout, tous ces véhicules qui me tournent autour, ça me donne le tournis.
Vous ne vous sentez pas trop seul ?
Terriblement. A part la déco en forme de paquet cadeau, à qui voulez-vous que le cause ? Je leur avis dit, l'année dernière, si vous me faites revenir, amenez moi de la compagnie, un lutin, un Père-Noël, un autre ours, mais là, j'avoue, tout seul toute la journée, c'est compliqué.
Pourquoi avoir accepté de revenir ?
Disons que ça me fait une coupure dans l'année et c'est pas mal payé. Mais le voyage n'en vaut plus la chandelle, vraiment. D'ailleurs, vous voyez bien que je souris peu. Ce n'est pas une bonne image pour les fêtes, ça, de ne pas sourire.
Beaucoup ont remarqué que vous aviez le poil terne...
Evidemment, quand vous n'êtes pas bien dans votre vie, ça se voit. On a évité les cernes sous les yeux, ce n'est pas déjà pas si mal.
Vous avez des revendications ? C'est le moment.
Pas sûr que la CGT se mobilise pour moi. Comme chaque année, ils ont d'autres trains à fouetter. Des revendications, oui, un peu de couleurs, de décors, enfin quoi, que ça fasse festif. J'ai pas envie de reprendre du Xanax et de finir en dépression comme l'année dernière.
L'autre soir, certains affirment qu'ils vous ont vu traverser la rue pour aller boire un café en face ?
Je n'ai jamais de pause et les horaires sont dignes d'une exploitation de l'homme par le capital, alors oui, je me suis accordé un petite récré, histoire de ma dégourdir les pattes. Je suis allé me dégourdir le pelage au café d'en face, un peu de chaleur et de compagnie, ça fait du bien.
Qu'est-ce qu'on vous souhaiter ?
Du courage et une écharpe.