La nuit vierzonnaise n'est pas vraiment la nuit, elle mélange une nostalgie humide à des mystères obscurs, une certaine idée de la mémoire ancienne et d'une modernité échouée quelque part, le long d'une écluse du canal de Berry.
C'est dans le ventre de ce paradoxe que j'aime marcher, en cherchant les pas que j'aurais pu laisser là des décennies auparavant et les surprises auxquelles cette ville donne droit. Parfois, dans les soirs incolores, la lumière ressemble à celle dans laquelle je baignais mon adolescence, dans la solitude urbaine de ces rues, dans ce quartier jadis si plat, si vaste, si voué à ''être rien d'autre qu'un quartier en attente des prochaines décisions.
J'aime marcher dans cette ville, dans son obscurité irrégulière, dans ses traits trop tranchants, dans son éternel manque de quelque chose qui donne une raison au fait que j'aime marcher dans cette ville avec l'esprit de celui qui cherche indéfiniment la conclusion à tout cela.