Etre d'ici, de Vierzon, du cœur de cette ville, du champ d'expression d'un de ses quartiers, vaudrait totem d'immunité : être d'ici nous obligerait à faire allégeance à tout ce qui s'y passe, à enchaîner les génuflexions devant nos dirigeants locaux érigés en statues comme celles de l'île de Pâques ou, mieux dimensionnées, de quelques places encore rouges.
Non, être d'ici, du sang de cette ville, de ses joies comme de ses drames, nouerait une sorte de bâillon autour de nos bouches, héritage génétique, sans doute, d'un autre temps, où la contestation relevait d'un crime puni par une allégeance outrancière.
Contrairement à la bien-pensance louvoyante, être d'ici, c'est justement se battre pour que le lamentable ailleurs ne soit pas une excuse à la médiocrité d'ici. Bien souvent, en cas de critiques, nos contradicteurs nous somment de quitter la ville, de ne pas en être digne, d'aller voir plus loin comme c'est pareil, voire même pire. Ils nous espèrent revenant, le dos voûté, embrassant le sol de Vierzon en louant ses qualités jusqu'au fond de son moindre défaut.
Mais aimer Vierzon, être d'ici, c'est justement parler de ses défauts pour en améliorer la qualité. Ce n'est évidemment pas simple à comprendre de la part de ceux qui cachent les défauts pour faire croire à la qualité.
Etre d'ici, c'est aimer d'être d'ici, et quand on navigue sur une barque, quel mal existe-t-il à s'imaginer sur un paquebot ? Ce n'est pas parce qu'ici, justement, on a fabriqué des embarcations plates pour naviguer sur le canal de Berry qu'il faut avoir comme ligne d'horizon le seul canal et comme seul moyen de transport, la seule barque plate.
Critiquer ce qui ne se fait pas, ce qui se fait mal, ce qui se fait de travers, ce qui pourrait être mieux, c'est faire œuvre utile. C'est cela aimer une ville, susciter le débat même jusqu'à la répugnance, insister même jusqu'au ras le bol, participer même trop. Et cette action est bien plus constructive que le oui-ouisme en forme d'engagement, la flagornerie en guise de trait de caractère, la cajolerie systématique en guise de vision et pour finir, la courbette en guise de bavardage.
Etre d'ici, c'est aussi s'opposer, comment ne pas s'opposer à des opposants systématiques qui ont fait de l'opposition, leur moyen d'exister jusqu'à devenir majorité, elle-même exposée à l'opposition ? Comment reprocher aux autres ce que l'on fait soi-même ? Mais surtout, comment considérer que dans cette ville, tout ce qui est fait est merveilleux, tout ce qui n'est pas fait est fantastique, tout ce qui se fera est extraordinaire et tout ce qui s'est fait est indépassable.
Pourquoi dans cette ville qui a fait de la contestation un marqueur génétique, devrions-nous taire nos ressentiments, acquiescer ce qui est contre notre nature, s'interdire de critiquer parce que c'est Vierzon et qu'à Vierzon, on ne doit pas critiquer Vierzon, comme on nous le conseille parfois parce que ceux qui font Vierzon sont finalement incritiquables.
Non, être d'ici, c'est dire, s'engager, pas uniquement politiquement, ni associativement, ni arbitrairement. Ce qui se fait est suffisamment autopromus dans les organes officiels pour que d'autres montrent l'envers du décor. Critiquer une rue qui vient d'être refaite, des décorations de Noël, un projet, une réalisation, c'est surtout rappeler que les Vierzonnais n'ont pas tous donnés un mandat à celles et ceux qui nous représentent. Loin de là même.
Et qu'il est sain de dire tout haut ce que certains n'aimeraient même pas que l'on y pense tout bas. En cela, la critique est salvatrice. Vive la critique. D'autant que si vous lisez bien, ici, aussi, on dit du bien.
Lettre ouverte à ceux qui ne supportent pas que l'on critique Vierzon.
Etre d'ici, de Vierzon, du cœur de cette ville, du champ d'expression d'un de ses quartiers, vaudrait totem d'immunité : être d'ici nous obligerait à faire allégeance à tout ce qui s'y passe, à enchaîner les génuflexions devant nos dirigeants locaux érigés en statues comme celles de l'île de Pâques ou, mieux dimensionnées, de quelques places encore rouges.
Non, être d'ici, du sang de cette ville, de ses joies comme de ses drames, nouerait une sorte de bâillon autour de nos bouches, héritage génétique, sans doute, d'un autre temps, où la contestation relevait d'un crime puni par une allégeance outrancière.
Contrairement à la bien-pensance louvoyante, être d'ici, c'est justement se battre pour que le lamentable ailleurs ne soit pas une excuse à la médiocrité d'ici. Bien souvent, en cas de critiques, nos contradicteurs nous somment de quitter la ville, de ne pas en être digne, d'aller voir plus loin comme c'est pareil, voire même pire. Ils nous espèrent revenant, le dos voûté, embrassant le sol de Vierzon en louant ses qualités jusqu'au fond de son moindre défaut.
Mais aimer Vierzon, être d'ici, c'est justement parler de ses défauts pour en améliorer la qualité. Ce n'est évidemment pas simple à comprendre de la part de ceux qui cachent les défauts pour faire croire à la qualité.
Etre d'ici, c'est aimer d'être d'ici, et quand on navigue sur une barque, quel mal existe-t-il à s'imaginer sur un paquebot ? Ce n'est pas parce qu'ici, justement, on a fabriqué des embarcations plates pour naviguer sur le canal de Berry qu'il faut avoir comme ligne d'horizon le seul canal et comme seul moyen de transport, la seule barque plate.
Critiquer ce qui ne se fait pas, ce qui se fait mal, ce qui se fait de travers, ce qui pourrait être mieux, c'est faire œuvre utile. C'est cela aimer une ville, susciter le débat même jusqu'à la répugnance, insister même jusqu'au ras le bol, participer même trop. Et cette action est bien plus constructive que le oui-ouisme en forme d'engagement, la flagornerie en guise de trait de caractère, la cajolerie systématique en guise de vision et pour finir, la courbette en guise de bavardage.
Etre d'ici, c'est aussi s'opposer, comment ne pas s'opposer à des opposants systématiques qui ont fait de l'opposition, leur moyen d'exister jusqu'à devenir majorité, elle-même exposée à l'opposition ? Comment reprocher aux autres ce que l'on fait soi-même ? Mais surtout, comment considérer que dans cette ville, tout ce qui est fait est merveilleux, tout ce qui n'est pas fait est fantastique, tout ce qui se fera est extraordinaire et tout ce qui s'est fait est indépassable.
Pourquoi dans cette ville qui a fait de la contestation un marqueur génétique, devrions-nous taire nos ressentiments, acquiescer ce qui est contre notre nature, s'interdire de critiquer parce que c'est Vierzon et qu'à Vierzon, on ne doit pas critiquer Vierzon, comme on nous le conseille parfois parce que ceux qui font Vierzon sont finalement incritiquables.
Non, être d'ici, c'est dire, s'engager, pas uniquement politiquement, ni associativement, ni arbitrairement. Ce qui se fait est suffisamment autopromus dans les organes officiels pour que d'autres montrent l'envers du décor. Critiquer une rue qui vient d'être refaite, des décorations de Noël, un projet, une réalisation, c'est surtout rappeler que les Vierzonnais n'ont pas tous donnés un mandat à celles et ceux qui nous représentent. Loin de là même.
Et qu'il est sain de dire tout haut ce que certains n'aimeraient même pas que l'on y pense tout bas. En cela, la critique est salvatrice. Vive la critique. D'autant que si vous lisez bien, ici, aussi, on dit du bien.