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Vierzonitude

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C'était mieux avant, osons le dire

Publié par vierzonitude sur 5 Janvier 2025, 12:08pm

C'était mieux avant, osons le dire

C'était mieux avant... Osons le dire !

Et pourquoi on ne dirait pas "c'était mieux avant ?" Pourquoi céder à "c'est différent aujourd'hui ?" Non, c'était mieux avant. Déjà, c'était mieux avant parce qu'on pouvait dire c'était mieux avant sans être taxé de vieux con, de réac, de nostalgique d'une époque et tout ce fatras destiné à mettre au clou une expression remplie de bon sens.
Je dis ça parce qu'en égrenant les photos anciennes d'un Vierzon disparu, je sais que certains le retiennent ce "c'était mieux avant", par crainte d'être catalogué. N'empêche qu'en regardant au fond des photos, en se projetant dans l'époque des images, qu'est-ce qui nous vient d'autres ?

Va t-on oser s'extasier avec cette formule inodore et sans saveur mais débordante d'ironie : "ça a a changé", tout en masquant l'orientation négative du changement. Va t-on oser emporter le morceau de l'hypocrisie avec "toute une époque !", sous entendu, le même décor ne tiendrait pas deux secondes dans l'époque actuelle.
Non, moi je n'hésite pas à dire "c'était mieux avant", parce que c'est vrai, c'était mieux avant.... mais vu avec le confort d'aujourd'hui. Sauf qu'hier, les gens d'hier avaient le confort de leur époque et c'est à partir du moment où l'on compare que les avis divergent. Et divergent...

En somme, les gens de Vierzon figés dans les photos ancienne sont les soucis de leur époque et nous les nôtres. Les voitures anciennes, la rue de la République livrée à la foule, les commerces disparus, tout ça, transposés aujourd'hui nous fait dire que oui, "c'était mieux avant." Le Forum république, "c'était mieux avant", Vierzon des années 1960, 1970, 1980, c'était mieux, pas que celui de 2025 soit pire, non, il n'est juste pas mieux qu'avant.

Alors, en regardant les photos anciennes de Vierzon, ne vous triturez plus l'esprit dans des circonvolutions, lâchez-le avec bonheur ce "c'était mieux avant". Tant pis s'il déplaît, s'il fait vieux jeu, nostalgique ou autres défauts qu'on vous colle sur le front. Nos contemporains devront attendre trente, quarante ans pour que d'autres, dans leur époque, estime que celle d'avant était mieux avant. En attendant, laissons nous piquer par une saine nostalgie d'un nous collectif qui a fréquenté ce Vierzon d'avant et qui aime le retrouver. Sans état d'âme.

De toute façon, les états d'âme, c'était mieux avant.

R.B.

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Commenter cet article
J
Jimmy
05/01/2025 22:49
C’etait surtout different dans un contexte tout autre, resasser sans cesse le passé ne le fera pas revenir. Vierzon peut redevenir le grand Vierzon qu’il a été jadis, pour cela il va falloir innover et faire les choses sans reproduire les erreurs du passé . Vierzon est une vieille ville dirigé par des gens qui ont des idées de vieux. Si on veut qu’elle soit attractive pour les jeunes, il va falloir commencer par les ecouter. Pas certains qu’ils aient les mêmes préoccupations.
Répondre
O
Oui
05/01/2025 19:32
Si le "c'était mieux avant" ne s'applique pas à tous les sujets, loin s'en faut, il convient malheureusement à Vierzon. Depuis 2008, notre ville s'enfonce un peu plus chaque jour, particulièrement ces derniers temps. Mais tout va bien selon la majorité municipale avec ses aveugles qui ne veulent pas voir.
Répondre

Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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