Qui sauvera le peu de bistrots qui restent à Vierzon comme sur l'ensemble du territoire ? On sait qu'ils ne rouvriront pas le 11 mai, comme les restaurants, les salles de spectacles ou les théâtres. "30 à 40 % des cafés pourraient disparaître" selon le collectif Bar-bars. Denis Talledec, le directeur de la fédération nationale des cafés culture, demande à l’État un arrêté de catastrophe naturelle et aux assureurs d’assumer leur responsabilité, explique Ouest-France. A Vierzon, il reste à peine une quarantaine de bistrots. Combien seront-ils après cette longue période de confinement ?
Il y a urgence. Bien sûr, on va nous rétorquer que les bistrots ne sont pas les seuls commerces à éprouver des difficultés. C'est vrai. Mais ils sont aussi de moins en moins nombreux, imaginez-vous une ville comme Vierzon avec un tiers de ses bistrots en moins ? C'est un maillon essentiel à la sociabilité même si en ce moment, ce terme là ne veut plus dire grand chose. A Vierzon, les bistrots, c'est une longue page d'histoire. Combien ne se relèveront pas de cette fermeture qui s'étendra au-delà du 11 mai ?
Tous ces petits bistrots qui ont réussi à se maintenir coûte que coûte dans les quartiers, dans les villages, c'est souvent la dernière lumière qui s'éteint quand toutes les autres ont rendu l'âme. Il n'y a pas que les bistrots des villes, mais tous ceux des champs qui rendent aussi d'immenses services.
Il faudra y penser, il faut y penser car les cafés sont déjà une espèce en voie de disparition. Il faut s'interroger de savoir ce que l'on peut faire, comment on pourrait les aider ? Si vous avez des idées...
J'aime mon bistrot - j'aime mon bistrot et je le soutiens !
Depuis le 14 mars minuit, tous les établissements Cafés-Hôtels-Restaurants de France ont baissé leur rideau afin de protéger consommateurs et professionnels. Derrière ces fermetures, c'est to...
Les bars, restaurants, cafés et hôtels « resteront fermés après le 11 mai », a annoncé le président de la République au même titre que les musées, les salles de cinéma, de concerts, et de théâtre. Aucune date de réouverture n'a été annoncée. Ce qui signifie que les bistrots, hôtels et restaurants de Vierzon risquent de se retrouver dans une situation très délicate.
Quant à notre envie de boire un coup en terrasse ou au comptoir, il va falloir encore sérieusement patienter. Mais au-delà, il faut surtout s'inquiéter pour les bistrots, déjà peu nombreux à Vierzon et les restaurants qui ne pourront pas rouvrir à une saison où les terrasses, pour ceux qui en ont, sont très fréquentées. Il faudra voir les mesures prises par le gouvernement pour leur venir en aide. Si ce n'est que, dès leur réouverture, il faudra s'y précipiter.
En ces temps de confinement, qu'est-ce qu'on ne donnerait pas pour s'accouder à un comptoir, et boire un verre ou un café en société, entendre les pages du journal qu'on froisse, et jouer au coude à coude pour profiter de l'ambiance. une fois le confinement terminé, il y aura urgence à rouvrir tous les bistrots de la ville !
En 1996, il existait une centaine de bistrots et un peu plus de licences IV (détenus par des restaurants, discothèques, salle de sport...). Vingt-trois ans plus tard, plus de deux-tiers des bistrots ont disparu. Il en reste une bonne trentaine. Il y en avait trois avenue Jean-Jaurès (route de Tours), sans compter ceux de la rue Karl-Marx (rue Léo Mérigot), avec cinq bistrots. Il y en avait encore quatre avenue du 8 mai et surtout, neuf rue Etienne-Marcel.
Qui se souvient qu'il y avait encore, en 1996, trois rades rue Marcel-Perrin et quatre rue des Ponts, trois rue Félix-Pyat et autant avenue du 14 juillet. La rue de la République en totalisait encore sept et l'avenue Pierre-Sémard sept aussi. Huit avenue Edouard-Vaillant. alors, en plus des bistrots qui existent encore à Vierzon, voici ceux qui ont disparu et dont les noms vont forcément vous parler.
Les Grands Moulins, rue Jules-Louis Breton; le Café du Coin rue Jules-Guesde; le Bar du Coin, place du Bas-de-Grange; La Tour de Nesle (devenu la Scala) place Aristide-Briand; Ciel Bleu, centre commercial Clos-du-Roy; Quartier Latin, avenue Henri-Brisson; café de la Croix Moreau, rue de la Croix Moreau; Hôtel des Marronniers, rue Etienne Dolet; Les Epinettes, rue des Epinettes; La Grenouille, route de Foëcy; la Cantine, route de Foëcy; café du Pouriau, rue Anatole-France; Le Colibri, place Gallerand; Le Moana, rue Maxime-Gorki; l'Entr'acte, rue Gourdon; le Grillon, rue du Grelet; le Tigre, rue Victor-Hugo; le George Sand, rue Charles-Hurvoy; café de la Renaissance, rue Jean-Jaurès; la Dalle en pente, rue Joffre; au Goujon qui tête, la Loeuf; Au relais de la Forêt, avenue du 8 mai; Chez Hubert, avenue du 8 mai; café du Port Arthur, avenue du 8 mai; le Relax, rue Etienne-Marcel; la Gaieté, rue Etienne-Marcel; café de la mairie, rue Etienne-Marcel; le Méphisto, rue Etienne-Marcel; le Zanzibar, rue Etienne-Marcel; la Roue libre, rue Etienne-Marcel; l'Acacia, rue Karl-Marx;
la Potinière, rue Karl-Marx; l'Escale, rue Karl-Marx; au Relais du Berry, route de Massay; bar du Bourgneuf, rue Mattéoti; le Molière, rue Molière; café de l'Abattoir, rue Molière; café de l'Union, boulevard de la Nation; le Snoopy's, résidence de la Poste; le Boucanier, l'Orme à Lieue; le Café, rue Pasteur; le Lusitain, place Péri; l'Olympic, place Péri; le Tex-Mex, rue Marcel-Perrin; les Diables rouges, rue Marcel-Perrin; café de Bellevue, rue des Pillots; Ponte Vecchio, rue des ponts; le Valentin, rue des Ponts; l'Eden, rue des Ponts; Au bon pichet, rue des Ponts; le Carnaval, route de Puits-Berteau; l'Estoril, rue Félix-Pyat; A la bonne halte, rue Félix-Pyat; bar de l'Avenue, avenue du 14 juillet; à la Promenade, rue du 14 juillet; El Dorado, rue Edgar-Quinet; café National, rue de la République; Paris-Bar, rue de la République; le Sélect, rue de la République; le Français, rue de la République; le Petit Marseille, rue Roosevelt; le Mylord, rue du Docteur Roux; le Royal, rue Jean-Jacques Rousseau; Buffet de la gare, avenue Piere-Sémard; bar de la Petite vitesse, avenue Pierre-Sémard; café de la barrière, route de Tours; les Longueraies, avenue Edouard-Vaillant; l'Etape, avenue Edouard-Vaillant; Moder'n Sport, avenue Edouard-Vaillant; le Berry, place du Marché au Blé; le Refuge, place du Marché au Blé; Peat Bog, rue de Valmy; la Trattoria, avenue de Verdun; le Menetou, rue de la Petite Vitesse; la Demi-Lune, rue Voltaire.
Le nombre des bistrots dégringole, toujours un peu plus. A Vierzon comme ailleurs, mais ici, la chute est d'autant plus vertigineuse que le nombre de bistrots avait atteint des chiffres records. Difficile de passer devant le Paris-Bar (créé dit-on par un garçon de café venu de Paris...) sans se souvenir de ce qu'il fut, au temps d'Alain et de Danielle Dallois. C'est là que l'on mesure le pouvoir d'attractivité d'un bistrot, dans une rue.
Le Paris-Bar servait à borie et à manger, le midi, au rez-de-chaussée ou à l'étage. Le crème du matin et le petit noir de l'après-midi faisait circuler les clients et créait donc du mouvement. Aujourd'hui, tout est figé. On en va pas refaire la litanie des commerces vides mais bons sang, que ce bistrot manque. D'autres aussi, bien entendu, mais celui-là, plus que les autres.
Bourgneuf : Chez Rachel, Le Bergerac.
Rue Armand-Bazile : Le Bazile
Rue du Val-Fleury : Le Balto
Route de Brinay : l'Escapade
Avenue de la République : La Civette, Koncept, Le café du théâtre.
Rue Armand-Brunet : Bar de l'Hôtel de Ville, l'Estoril
Avenue Jean-Jaurès : le Jean Jaurès
Rue du Docteur Roux/Gourdon : Le Chiquito, Bar à vins, Le Chateaubriand.
Place Foch : Le Foch
Place du Marché au Blé : Le Brazza
Place du Mail : Le Bistrot, Le Bureau
Avenues Edouard-Vaillant/Brisson : Le Narval, L'Excess, Le Paris
Avenue Pierre Sémard : Le Fontenoy, Le Terminus, L'Orient-Express
Rue Léo Mérigot : l'Escale, le Gallia, Chez Fred
Forges : Bar-Tabac des Forges, Blue-Bar, Le Diwan
Rue Etienne-Dollet : café de l'Eglise
Rue Félix-Pyat : La Douane du Briou
Route de Neuvy : Le café des Sports, Le Flam'bar, Bar ? (si quelqu'un connaît le nom...)
Chaillot : Le Coyotte
Si l'on n'a oublié personne (si c'est le cas, faites le nous savoir), Vierzon ne compte plus que 34 bistrots, sont exclus de ce décompte les boulangeries industrielles et les cafétérias, on parle de vrais bistrot là. 32 débits de boissons, c'est tout ce qui reste sur le territoire de Vierzon. Chacun sait très bien que cette ville regorgeait de bistrots, et que les licences IV ont fondu comme la neige en été.
On pourrait pleurer mais ça ne servirait à rien. Chacun sait aussi l'attachement de ce blog aux bistrots et savoir que leur nombre est tombé en dessous des 40, fait froid dans le dos. Le Jaurès, à Villages est tombé au champ d'honneur l'année dernière. Le Paris-Bar, avenue de la République, ne s'est pas relevé du départ des Dallois et, plus récemment, d'un arrêté de fermeture.
Des pans entiers de cette ville sont sans café. Le désert bistrotier avance. Quelques uns résistent, perdus au milieu de nulle part. On citera Le Bazile, au fin fond du Bois d'Yèvre, le Balto sur les hauteurs de Bourgneuf, l'Escapade, un oasis route de Brinay ou encore La Douane du Briou, rue Félix Pyat. Plus rien entre l'Estoril, rue Brunet et le Blue Bar, rue Etienne Marcel, des kilomètres de bitume aride sans débit de boissons.
Aux Forges, le Café de l'église a retrouvé un propriétaire. Des pans entiers de Vierzon ne peuvent plus s'abreuver. On ne va pas répéter à l'infini, la fabuleuse histoire des bistrots vierzonnais. Le Mylord, Au Goujon qui tête, l'Ane qui renifle, le café du Dépôt, celui de l'Avenir, le café des Longueraies, l'Olympic, le café des Abattoirs, le Marronnier, le bar de la Presse, le bar ds Tilleuls, le bar du Cygne, le Pénalty, au Signal d'arrêt... On en passe et des meilleurs (voir le livre Gueules de Zinc).
La vague n'est pas que Vierzonnaise, les bistrots diminuent, évoluent ou disparaissent. Rachel a su conserver, en bas de l'avenue du 14 juillet, l'ADN des bistrots de quartier. Insupportable ces bistrots ou la des écrans de télé braillent, ou la radio fonctionne à fond. On peut être nostalgique, ce n'est pas interdit, du brouhaha des conservations et de la fumée de cigarette qui jaunissait les plafonds. Tout est tellement aseptisé que les bistrots, les vrais, les purs et durs, sont six pieds sous terre. Les autres sentent l'alu ou le PVC, c'est-à-dire rien, pas d'odeurs, ni de parfums. 37 rades en pointillé dans une ville qui ne cesse de se rétrécir, voilà la réalité bistrotière de Vierzon. Les bistrots devraient être protégés, comme les librairies. Nous en avons dressé la liste ci-dessous. S'il en manque un, surtout dites-le nous !
Plus que trente-quatre bistrots à Vierzon, dans une ville où pullulaient les débits de boissons. Et quels débits de boissons ! Allez, on se refait un tour dans le mythique café de l'Olympic de Lucien Theurier !
L'Olympic, comme si vous y étiez ! Avec Lucien Theurier derrière le comptoir et deux clients devant qui ont accepté de se prêter au jeu des photos. Il s'agissait, avant que l'établissement ne ferme, de planter un appareil photo dans ce bistrot hors du temps pour ne pas l'oublier. Les photos papier étaient restées au fond d'une boîte mais pas la magie du scanner, elles reviennent en numérique. Alors, replongeons dans l'Olympic. Pour info, Vierzon possède la pendule rouge que Lucien Theurier avait fabriqué lui-même et qui lui a été inspiré par une visite, en Belgique. Derrière la pendule, Lucien Theurier notait la date du changement de la pile. Bon voyage.
Dans la liste des bistrots disparus, Jacky Vigneron nous parle du bistrot "Au Coup Franc", 10, Rue Marcel Perrin, ancien siège du club de football "Stade Vierzonnais".
Jacky nous explique : Clientèle de sportifs, d'habitants du quartier, de jeunes se rendant à Edouard Vaillant, des ouvriers des Entreprises Bernard (mécanique générale) et des habitués de la Bourse du Travail.
Ce café qui faisait aussi épicerie, a été notamment tenu successivement par Edmond Lewandowski, Nicole et Claude Berlu, Madame Lalande (dite La Bordelaise), Françoise et François Turpin, Pascale et Jacky Vigneron.
Vendu fin 1994, il a été transformé en restaurant Tex Mex, qui malheureusement n'aura duré que quelques mois."
Vierzon, ville de troquets, de comptoirs, de zincs. Terre propice aux cabarets, abreuvoirs et bouges, bouchons, rades et estaminets. Le bistrot a toujours tenu, à Vierzon, une place singulière, baromètre social, inlassable lieu de rencontre et de distraction, d'habitudes souvent jugées mauvaises et de perdition, sans doute exagérée, que les hygiénistes ont étranglé.
La loi actuelle et absurde, empêche toute nouvelle création de licence IV, nécessaire à l'exploitation d'un café. Cette loi est à l'origine, en plus des changements sociétaux, de la disparition des cafés de quartier et des bistrots de campagne.
A Vierzon, peut-être plus qu'ailleurs, le XIXe siècle a multiplié les débits de boissons, sous la forme de cabarets, de cafés. Les épiceries servaient de l'eau de vie au comptoir, les hôtels et les restaurants abritaient aussi un coin café. Celui de l'Hôtel du Boeuf, rue Neuve (actuellement avenue de la République) ajoutait un billard, en 1874. Dans les années 1920, l'hôtel abrita un invité prestigieux : Antoine de Saint-Exupéry se servit même de papier à en-tête de l'hôtel pour y écrire ses impressions et y dessiner quelques croquis de Vierzonnais.
Ville ouvrière, Vierzon a durablement inscrit le zinc dans sa tradition républicaine autant que Liberté, égalité, fraternité alors ajoutons-y Café ! En 1861, Vierzon-Ville (1) dénombrait un débit de boissons pour 83 habitants; en 1873 un débit de boissons pour... 44 habitants. Les cabarets, plus spartiates que les cafés, servaient surtout du vin blanc ou du vin rouge sur les tables. Les porcelainiers plus que les verriers avaient pour habitude de consommer du vin blanc.
Rue des Ponts
Forges
Différents cafés très anciens de Vierzon
Fluxion de poitrine
Le dimanche d'un Vierzonnais se résumait ainsi, dans la Gazette vierzonnaise datée du 18 décembre 1884 : « les uns vont s'enfermer dans les cafés, d'autres vont bastringuer dans les quatre ou cinq bals semés de par la ville, au risque d'attraper une fluxion de poitrine; enfin, les plus posés et ceux qui détestent la fumée du tabac et qui ne sont pas possédés de l'envie de devenir sourds, préférent arpenter la rue neuve (l'artère principale de la ville), la monter, la descendre, une vingtaine de fois. Ce n'est pas que cet exercice soit des plus créatifs mais ils est assurément plus hygiénique et moins dangereux. »
Edouard Burdel, un médecin de l'hospice de Vierzon, vice-président de la Société médicale du Cher a suivi les Vierzonnais, pendant de longues années, dans leurs périgrinations cabaretières et bistrotières. Il en a fait un ouvrage « de l'ivrognerie, de ses effets désastreux sur l'homme, la famille et la société et les moyens d'en modérer les ravages ». Le tableau qu'il dresse est sombre : « combien de familles d'ouvriers sont plongées dans le dénûment le plus complet, combien d'enfants se livrent au vagabondage, au vol même, parce que le chef engloutit au cabaret, le dimanche et le lundi, le produit du travail de la semaine ! »
Les lois hygiénistes, poussées par de puissantes ligues anti-alcool qui conseillaient de manger les fruits au lieu de les distiller, ont mis un coup d'arrêt à la prolifération des cafés et des cabarets. Aujourd'hui, encore, impossible de créer un café sans l'obtention d'une licence IV qui elle-même ne se crée plus mais se rachète. La disparition progressive des usines, à Vierzon, a précipité aussi la chute des cafés. Le désert bistrotier avance inexorablement.
Place du Marché au Blé
L'Ane qui renifle (Méreau)
Des cafés corporatistes
Pourtant, la tradition est restée forte et des clivages se sont créés, avec d'un côté, des cafés ouvriers comme celui du café de l'Univers, à la Croix-Blanche (le bâtiment était devenu un bar de nuit réputé...); de l'autre, des plus huppés, comme le café des Négociants (désormais un magasin de vêtements), place Foch, disparu dans les années 1960.
Vierzon a toujours cajolé ses débits de boissons. Certains sont devenus aussi corporatistes, au gré de l'économie du quartier : Vierzon-Villages, marqué par le chemin de fer, a aligné ses noms de cafés ferroviaires : le café du Dépôt a cotoyé le café de l'Avenir qui voisinait avec le café du Signal d'arrêt, rue des Ateliers, lui-même proche du café des Gueules noires, de la Cabane en bois, du café des Marches, du Rendez-vous des cheminots. Les mariniers du canal de Berry se retrouvaient au café de la Marine, rue des Ponts, devenu plus tard la Tassée puis l'Eden, la bar a fermé dans les années 1990.
Les pêcheurs de la Loeuf avaient démocratiquement choisi le nom de leur café : le Goujon qui tête. Dans le quartier du Bois d'Yèvre, c'était le Rendez-vous des pêcheurs. Des noms, typiques, ont marqué l'histoire vierzonnaise : le café des Echelles dans le quartier des Forges évoquait le quartier des échelles. Elles permettaient à chaque maison, alignée comme à confesse, de se rendre au grenier. Rue Marcel-Sembat, le café de l'échelle rappelait que c'est par elle que les cheminots qui travaillaient sur les voies descendaient au café. Le Pouriau était un repère de jardiniers dans le quartier de l'Abricot, on y servait des fillettes de rouge et l'on y vendait des graines au comptoir tandis que le café des Métallos ouvraient ses bras aux salariés de l'usine Case, héritière de la Société Française de Vierzon qui fabriqua, jusqu'au milieu des années 1960, des tracteurs.
Le Sélect, avenue de la République (devenu le pub Héréford puis le Vintage)
Café de l'Avenir et du Dépôt, rue Gustave Flourens
De moins en moins de bistrots
Le café des Arts, place de la Croix-Blanche, a laissé sa place en 1973 à une résidence. Le café des Abattoirs a survécu jusqu'au XXIème siècle après la démolition des abattoirs dans les années 1990. L'Olympic, tenu par un sportif local émérite, footballeur et rugbyman dans une même saison, est devenu un restaurant chinois et le café du Commerce, un magasin de jouets. Le petit Robinson est depuis plusieurs décennies une maison d'habitation, même sort pour le café de l'Ane qui renifle, bistrot frontalier entre Vierzon et Méreau, agrafé sur un lieu-dit célèbre “Moscou”.
Le tissu bistrotrier a rétréci au lavage des années et au changement des habitudes. Souvent, les cafés avaient élu domicile dans la maison même des proprétaires, qui pour ne pas se séparer de leur maison, ont préféré fermer le café plutôt que de le vendre.
En 1955, Vierzon comptait encore 158 bistrots, ils n'étaient plus que 129 en 1982 et moins de 70 en 2010... Le déclin n'est aujourd'hui pas terminé. La télévision a remplacé la belote. La cigarette est interdite au comptoir. Du coup, les terrasses n'ont plus de saison. Mais à Vierzon, l'histoire reste écrite au rythme des bistrots. Certains murs bavardent encore des traces de café disparu, dans une sorte d'archéologie du zinc. Ceux qui ouvrent encore, dans les premières heures du matin; comme L'Orient-Express, unique oasis des voyageurs depuis la fermeture du Buffet de la Gare ou le café de la Renaissance s'accrochent à une tradition malgré tout bavarde. Les nouvelles fraîches ne se partagent qu'autour d'un café chaud.
La Renaissance, rue Jean-Jaurès, angle rue du Sergent Bobillot
Café du Commerce, place du Marché au Blé, (ou il y a le restaurant L'Intrigue)
Quelques noms de bistrots célèbres, disparus: café de la Convention; Au rendez-vous des promeneurs; le Goujon qui tête; l'Ane qui renifle; café des Négociants; café de l'Univers; café du Tunnel; café des Sportifs; au Beau rivage; la Rotonde; café de l'Ile Marie; le café de la Noue; le Rally; au Bouillon-Duval; Cheu pâte à l'oeuf; bar de Grossous; hôtel du Boeuf; la Gourde; au Marronnier; bar du Rocher; le café du Centre; le café du Progrès; l'Olympic; etc...
Café des Arts, place Gabriel-Péri
Bois d'Yèvre
Rue Victor-Hugo