4) Cette ville est un régal. Depuis quatorze ans, la gauche vierzonnaise laisse filer les idées d'extrême-droite, au motif qu'ici, il n'y a pas de représentant assez solide pour les incarner. depuis quatorze ans, la gauche ricane, et fait le lit de son élection, sur l'incapacité du RN à se présenter. Et comme le PC vote RN, s'il n'y a pas de RN, les électeurs voteront donc P.C.
Notre maire s'érige ainsi en visage sauveur d'une gauche liquéfiée. Rappelons qu'il avait soutenu l'action des gilets jaunes. Et quand on voit le score du R.N, on ne peut pas être étonné. Rappelons que, député sous Hollande, il s'était auto-proclamé rempart anti-P.S. Alors, le voilà aujourd'hui qu'il réclame que sur son nom, (parce que le but est là...), le P.S investisse son image et son avenir. C'est une blague !
Pendant des années, le P.C a rejeté les problèmes d'insécurité qui, à la lecture des faits divers, ne sont pas qu'un fantasme. le Figaro avait consacré une page entière la chose, rejetée d'un revers de main. Pourtant, le P.S a fini par s'intéresser à la sécurité, mais trop tard. Et voilà même que pour rattraper son retard, la gauche ferait une boulimie de videoprotection.
Le sectarisme idéologique de la gauche radicale avait classé la sécurité comme un thème de droite, donc à ignorer. Donc on n'en parle pas. Sauf qu'à force, ça se voit. La gauche a le défaut de la droite, ce que l'un traite l'autre l'ignore. Alors que ce qui perd notre ville, c'est la politisation à outrance de tout. ll n'y a qu'à lire les comptes-rendus des conseils municipaux où les élus de toutes les étiquettes veulent leur bout de parole pour nous ânonner leur discours. Alors que ce que nous attendons d'eux, ce ne sont pas des généralités, mais des faits !
Nos élus de gauche gèrent cette ville comme s'il s'agissait d'une mégapole. Histoire de faire croire encore à la fable du communisme puissant. Or, les citoyens veulent vivre dans une ville agréable, dans un centre-ville apaisé, sur des pistes cyclables sécurisées. Que nos élus locaux s'imaginent un destin national, grand bien leur fasse, mais ils délaissent trop le terrain local. Il n'y a qu'à voir les rues piétonnes, la rue Victor-Hugo. Alors quand on délaisse les détails au profit de ses rêves de grandeur, on a Marine Le Pen qui devance Mélenchon. Et qui arrive en tête à Vierzon. Ce n'est pas une fatalité. D'autres villes du Cher ont su y résister.
3) Sur ce blog, s'ériger en anti Le Pen revient à froisser de nombreux lecteurs qui jusque-là, ne s'étaient pas émus des positions anti-lepénistes de ce blog. Mais le lire noir sur blanc, ça a été un choc ! Salvateur apparemment.
En guise de réponses, ils se désabonnent, ce qui montre leur extrême tolérance au débat et à la critique. En cas de victoire de l'extrême-droite, la liberté d'expression sera une denrée encore plus rare. Sous prétexte d'afficher une pensée contraire, il faudra se taire, ou se retrouver isolée. Tout l'inverse d'une démarche républicaine.
Les arguments déployés, dans les commentaires, relèvent d'une urgence à rétablir le dialogue perdu mais, une autre urgence se fait jour : le dialogue est perdu. La pédagogie inutile, car tout ce qui relève de la rationalité est jetée aux orties. Il est interdit de salir l'image de la candidate d'extrême droite par des vérités vérifiables que ses admirateurs refusent de voir. Ainsi, il faudrait gommer le passé du RN au bénéfice d'une virginité assumée pour le futur. C'est aussi oublier l'ADN de ce parti nationaliste.
Car lorsqu'on argumente une envie de voir Le Pen présidente par "de toute façon, elle n'a jamais gouverné, laissons-lui une chance", nous pensons aux allemands qui ont voté Hitler dans les années 1930, lui aussi n'avait jamais été élu... On pense à ces dictatures brutales, à Poutine qui sous couvert d'élections démocratiques se fait réélire avec un score à la soviétique... On imagine quand même que nos concitoyens ont encore du bon sens. Ou pas...
Ce qui est frappant c'est de voir à quel point les électeurs lepénistes se sont faits avoir, tout en soutenant que la raison est de leur côté. Car sous la bâche du nationalisme, de la xénophobie, du racisme, de l'intolérance, et de la violence qui a émaillé l'existence du FN et du RN, se cachent bien un parti qui veut s'installer à l'Elysée.
La fille possède les mêmes gênes que le père et sous couvert d'une crise économique, de paupérisation de la population, de pauvreté accrue, de difficultés financières au quotidien, de travailleurs rendus pauvres parce qu'ils travaillent, certains sont prêts à jeter la démocratie à la poubelle. Parce que Le Pen peut faire mieux. Sans penser qu'elle fera pire.
Le rejet d'Emmanuel Macron, du moins de sa personnalité autant que de sa politique, la haine même envers l'actuel président, annihile toute pensée rationnelle, empêche une construction raisonnable de la réalité qui va nous péter en pleine figure. Comment peut-on oublier ce qu'est le Rassemblement national ? Comment peut-on croire qu'il est la solution ? Preuve que toute pédagogie est inutile, la réaction de certains lecteurs de Vierzonitude en dit long : la fuite en avant plutôt que le débat.
Eux auraient tout loisir de critiquer la politique actuelle tout en refusant la critique de leur candidate préférée. A ce stade, il n'y a plus rien à faire que de croiser les doigts. Le R.N a moutonnisé ceux-là mêmes qui accusent les électeurs de Macron d'être les bêlants de service. Quand minuit sonnera, en espérant qu'il ne sonne pas, certains verront le vrai visage de Cendrillon. Il sera trop tard.
2) Comment en est-on arrivé là ? Comment plus de 3.000 votants vierzonnais ont-ils pu glisser un bulletin au point de mettre Marine Le Pen en tête ? Nos élus, de droite et de gauche, ne se penchent même pas sur la question. Non, ils analysent les plans de leur chapelle qui s'effrite. Y mettent un peu de mea culpa pour la forme. Mais personne ne s'interroge vraiment. Parce que s'interroger, ce serait se remettre en cause.
Les uns disent qu'ils n'ont pas su capter la confiance, les autres s'étonnent de voir les jeunes foncer dans les bras de Le Pen et de Mélenchon. Evidemment, on accuse Macron de vampiriser la droite et la gauche. Mais au plus malin, c'est lui qui tire son épingle du jeu, les autres sont tout simplement mauvais.
Pour éviter les reproches, nos élus différencient le local du national. A l'heure où, une aile de papillon, peut avoir des conséquences à l'autre bout de la terre, nos élus ont le tact de considérer que leur action locale ne peut pas avoir d'influence sur le vote des électeurs lors d'un scrutin national. C'est fabuleux !
Pourtant, depuis trois mandats locaux, la gauche n'a cessé de voir grimper le Rassemblement national à Vierzon. Une chèvre habillée serait capable de remporter le morceau. Mais comment comprendre qu'une mairie communiste se retrouve aux présidentielles avec une extrême-droite en tête de gondole ? C'est Vierzon. Tout le paradoxe est là. La gauche accuse Macron de lui sucrer ses dotations et du coup, la gauche augmente tout : l'eau, les impôts, les ordures ménagères.
Du coup, les électeurs reportent la faute sur Macron et votent Le Pen. Les élus refusent d'assumer ces augmentations et ce n'est pas ce qu'on attend de la gauche. Pourtant, ça se passe comme ça à Vierzon. On achète à tour de bras, on créé des dépenses de fonctionnement et on dit aux contribuables, allez, paye, manant ! Sans compter ce qui se voit : le centre-ville non réaménagé, des rues vieillottes, et une absence de vision de l'urbanisme vierzonnais, tout ça aide à comprendre ce qui se passe. Mais chut, nos élus n'y sont pour rien, c'est évidemment la faute des autres.
1) A Vierzon, tout va bien. Le rouge a pris un sérieux coup de brun, récemment, à croire que c'est l'anarchie dans la société des couleurs. Jean-Luc Mélenchon, érigé en totem en 2017, est tombé de son piédestal, le 10 avril 2022.
A la place, il y a la sombre statue de Marine Le Pen dont la paternité avec le racisme borgne et le négationnisme sénile, fait sacrément de l'ombre aux bourgeons du printemps. Heureusement qu'il y a la vague de la place Jacques Brel pour nous rappeler l'obsession compulsive bétonnière de nos derniers dinosaures à faucille, ça nous fait un repère fixe dans ce monde fous.
Sinon, ça va. On passe d'un scrutin municipal en rouge et rose à un scrutin présidentiel en marron derrière, ça fait quand même un changement pour les Vierzonnais que nous sommes, peu habitués au changement depuis que le communisme a planté sa tente sur le terrain de camping de la ville.
On se disait qu'avec pareille forteresse vermillon, rien ne pourrait nous arriver, même pas le pire. On a tout faux. Si la gauche municipale ne sert pas de bouclier au vrillage des électeurs vers l'extrême droite, que va-t-on devenir ? Et en toute tranquillité, nos citoyens, dégoûtés du macronisme vont alimenter la gamelle du lepénisme en nous demandant de ne pas les traiter de facho ! Quelqu'un qui fait des gâteaux est un pâtissier non ? Quelqu'un qui fait du plâtre, un plâtrier. Quelqu'un qui fait du lepénisme... voilà.
Quelle étrange ville que cette ville. Le Parti socialiste, désormais regroupé dans une cabine téléphonique que Vierzon avait su conserver pour la cause nous fait croire qu'il est encore un grand dirigeant de ce pays. Le communisme qui s'est dissous dans le Mélenchonisme est encore à côté de la plaque. Quant à la droite vierzonnaise, elle fera la quête dimanche, à la sortie de l'église Notre-Dame pour remplir le tronc de sa candidate endettée.
(à suivre)