Aux moutons, aux Oui-oui, aux militants sourds et aveugles, aux benêts, aux naïfs, aux idéologues en sens unique, aux autosatisfaits, à ceux qui n'allument jamais la lumière, à ceux qui ne quittent jamais leur bureau, aux béats, aux Vierzonnais qui habitent Méreau, aux Vierzonnais qui n'habitent pas Vierzon, aux optimistes forcenés, aux nostalgiques indécrottables, ceci....
Par vagues successives, ce blog est taxé d'anxiogène, forcément, puisqu'il dépeint une réalité vierzonnaise, avec un rythme régulier, qui est aussi le quotidien de ceux qui habitent cette ville. D'un coup, Vierzonitude devrait cesser de montrer des pas-de-portes vides, de relayer les fermetures des commerces et des entreprises, de critiquer surtout ceux qui nous gouvernent et d'apporter des solutions plutôt que de hurler au loup. Or, les citoyens qui, eux, voudraient ne pas parler de cette réalité pour faire croire qu'elle n'existe pas, passeraiten donc devant ces commerces vides en se pinçant le nez ou en fermant les yeux ?
Pourtant, même en la masquant, la réalité continue de tourner et sans ce blog, elle existerait aussi. Elle existerait aussi sans la presse, sans les personnes qui discutent entre eux, sans les brèves de comptoir et sans nos pensées qui, sans être dites, en font parfois état. Comme un réflexe. Il ne faudrait donc pas que Vierzonitude se fasse l'écho d'une situation désastreuse sous prétexte qu'ailleurs, c'est la même chose. Ce n'est la faute de personne, c'est comme ça. Et le "ça" personne ne le connaît... Pas de solution en effet... A ceci près que l'on n'habite pas ailleurs mais à Vierzon. Et qu'il n'est pas utopique de penser que l'on pourrait avoir des idées que les autres n'ont pas.
Ne parlons pas des guerres dans le monde, de la famine, de la pauvreté, on voit bien qu'en en parlant sans arrêt, cela ne résoud pas le problème. Sauf qu'en ne parlant pas du tout de la guerre, elle existe encore, loin de nous, de nos regards, de notre indifférence. La fermeture des commerces de Vierzon et sa situation difficile n'a rien à voir avec la guerre, bien sûr, mais les théoriciens de l'information positive ne supportent pas, que dans leur salon douillet, on leur apporte des images qu'ils n'ont pas envie de voir.
Dans ce cas, c'est simple : on zappe, on se ferme au monde, on ne lit pas la presse, on ne regarde pas la télé, on n'écoute pas la radio. Et le monde est un paradis. Sauf que ce qui se passe à l'échelle mondiale vaut pour l'échelle locale. Il y a la solution de dire "tout va bien, je vais bien". Et l'autre solution de dire "tout va mal, je vais mal". Entre les deux, il existe une alternative : agir. Les détracteurs de la réalité gênante hurle qu'au lieu de montrer, critiquer, mettre en relief, ce blog n'a qu'à se bouger et donner des solutions. Rappelons, une fois de plus, que ce blog agit dans une logique citoyenne, comme n'importe quel citoyen qui se promène en ville et se rend compte que la ville qu'il a sous les yeux ne le satisfait pas.
Là encore, deux choix : constater ou constater et tenter d'agir. Pourquoi le citoyen lambda qui constate une situation critique ne pourrait-il pas agir ? Remarquez, collectivement, parfois, les citoyens sont incapables de venir en aide à quelqu'un qui se fait agresser dans le métro ou dans un train alors, individuellement.... Et pourquoi ce blog qui répond à la même démarche que le citoyen lambda devrait agir seul, sans l'aide des autres ? Qui peut agir aujourd'hui ? Une communauté de citoyens avec ou contre le pouvoir politique ? Le citoyen pense, à tort, qu'il ne peut pas agir sur les choses parce que les choses dépendent du pouvoir politique. Sacrée façon de baisser les bras. Critiquer les choses, c'est donc, comme ce blog le prétend, critiquer l'action politique qui se fait, très souvent, en dehors du citoyen. Et surtout, la critique est une exigence, critiquer Vierzon, c'est être exigeant pour cette ville.
Libre à chacun d'agir. On voit des manifestations de masse pour le pouvoir d'achat, les retraites, ou autres revendications sociales parce qu'elles sont conduites par les organisations politiques et/ou syndicales. Mais une manifestation de citoyens vierzonnais qui aimerait que telle décision soit appliquée ? Qui souhaiterait une autre image de la ville ? Vous en avez vu des manifestations comme ça ? C'est bien joli de ne pas vouloir voir les choses, mais elles existent. Et que fait le citoyen en les voyant ? Il s'en prend à celui qui les diffuse et va même jusqu'à accuser celui qui les diffuse d'en être la cause.
C'est bien connu : les mauvaises nouvelles sont de la faute à la presse. Et à force d'en parler, voyez ce qui arrive ! Il y en a encore plus ! Une posture qui permet de fermer ses volets, ses portes et de se fermer sur une réalité qui dérange. Or, accuser les autres c'est aussi avouer sa propre impuissance à faire changer les choses. Ce n'est pas grave de ne pas pouvoir interagir, encore faut-il en avoir la volonté. Ce blog ne prétend pas faire changer les choses, ni investir un pouvoir politique qu'il n'a pas. Mais il rend compte d'une réalité, consistante, contre laquelle chacun de nous peut interférer. Et provoque des réactions, pour essayer de provoquer un sursaut citoyen. Les commerçants de la rue Joffre en réagi. Qu'aurons-ils en retour, ça....
Constater est le premier maillon. Montrer le second, diffuser le troisième, interpeller, fédérer, trouver des solutions collectives, débattre, critiquer pour construire. Ce blog peut disparaître, les pas-de-portes resteront vides. Les mauvaises nouvelles resteront des mauvaises nouvelles. Mais au moins, les théoriciens de la bonne nouvelle auront la conscience tranquille. Ils n'auront même plus la mauvaise conscience de zapper puisqu'ils n'auront que ce qui leur sied : la face éclairée de la lune. Les bonnes nouvelles ne compensent pas les mauvaises. Ce blog n'est pas là pour caresser dans le sens du poil une action politique qui ne le mérite pas. Mais ce blog est là pour montrer. Après, chacun en fait ce qu'il veut. Que les théoriciens de la bonne nouvelle arrêtent de croire qu'en ne parlant pas des portes fermées, elles resteront ouvertes.
"Vierzon, Vierzon, mais ailleurs c'est pareil" , et alors ! - Vierzonitude
Il y a celles et ceux qui poussent à la roue pour que Vierzon bouge dans le bon sens; celles et ceux qui se retranchent derrière cette formule magique qui encourage l'immobilisme et la fainéanti...
http://www.vierzonitude.fr/-Vierzon-Vierzon-mais-ailleurs-c-est-pareil-et-alors-.html