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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


La politique est d'une puissante ironie en plus d'être sacrément culottée

Publié par vierzonitude sur 3 Décembre 2015, 14:00pm

On croit rêver. Jusqu'où la politique politicienne de bas étage va-t-elle récupérer, à son compte, les drames qui jalonnent notre démocratie depuis janvier dernier ? Lors du meeting du Front de gauche, avec pour pour tête de liste le député-maire de Vierzon qui ne veut pas être élu conseiller régional, la femme de Tignous, le dessinateur de Charlie-Hebdo assassiné le 7 janvier, explique dans une déclaration audio qu'elle sera dimanche à Sancerre, comme prévu et elle fustige ceux "qui hier défilaient en mémoire de Charlie et qui ont aujourd'hui bien oublié cet hommage", peut-on lire dans la presse locale. Formidable déclaration ! Sauf que la tête de liste aux régionales a oublié de dire à la femme de Tignous, que des citoyens vierzonnais lui réclament depuis les attentats de janvier, une place Charlie à Vierzon, qu'il leur a promis lors du rassemblement qui a suivi place de la mairie. Que la place Charlie n'existe toujours, pas manque de volonté politique. Que cette place Charlie, le maire de Vierzon veut la cacher entre les murs du conservatoire de musique alors que le propre d'une place symbolisant la liberté d'expression est qu'elle soit ouverte à tous. Qu'en mai, des citoyens vierzonnais ont inauguré, eux-mêmes, une place de Vierzon pour rendre enfin hommage à ceux qui sont morts dans les attentats de janvier; Que depuis le 13 novembre, une place Charlie ne suffirait pas mais que, pas manque de réactivité, par manque de courage politique, Vierzon n'a toujours rien, si ce n'est des promesses. Alors, quand les paroles de Chloé Verlhac, résonne avec ce genre de mots, ils prennent une importance particulière, surtout lorsque la tête de liste aux régionales est le maire de Vierzon qui a refusé tout dialogue avec les citoyens de Vierzon. La politique est vraiment une longue suite de mensonges et de reniements. Dommage que les moutons aillent brouter sans que le goût de l'herbe ne les dérange...

Lu dans la presse locale : "La compagne de Tignous, Chloé Verlhac, salue la foule dans une intervention audio indiquant qu’elle sera bien à Sancerre dimanche et fustigeant ceux qui hier défilaient en mémoire de Charlie et qui ont aujourd’hui bien oublié cet hommage."

Vierzonitude a beaucoup écrit sur les événements du 7 janvier, ceux qui ont suivi, et qui, par nature, font de ce tout "Je suis Charlie". Vierzonitude a beaucoup écrit mais pas assez, pour éponger, comme du buvard, le sang, les larmes, la torpeur, le chagrin et tout ce qui a suivi encore, jusqu'à récemment. Jusqu'à l'écoeurement, le dégoût de fanatiques sans âme qui pensent s'en acheter une en faisant respecter des lois religieuses qu'ils ont eux-mêmes inventé pour mettre sous leur coupe, la lucidité intellectuelle qui est la pire de leurs ennemis. Pourtant, depuis six mois, d'autres ennemis grattent à la porte, des ennemis banaux, les Monsieur tout le monde, la gueule enfarinée qui se rangent aux côtés d'autres gueules enfarinées qui ne disent plus "c'est affreux", qui disent "oui, c'est affreux, mais..." Ce "mais" est la pire injure que l'on puisse faire à sa propre liberté qui est une somme de très nombreuses libertés.

Oui, ces "mais" là estiment qu'on en fait trop, qu'on exagère. Qu'en étant Charlie, en leur demande de ne voir qu'une tête. D'adopter une pensée unique, de suivre le troupeau. Comme si on devait réfléchir à autre chose que respirer. Quand on demande à tout le monde de respirer, ce que l'on fait par automatisme, personne ne songe à dire le contraire. or, défendre sa liberté à tarvers les causes et les conséquences meurtrières de Charlie, c'est ni plus moins, respîrer sa liberté. Il n'y a pas d'autre choix possible parce que sinon, on meurt. On meurt sous les balles, on meurt d'impuissance, on meurt de peur, on meurt de faiblesse.

Certains vont tenter d'évaluer ce qui a changé depuis le 7 janvier. Ce qui a changé ? C'est le retournement de situation. C'eut été intelligent le 7 juillet d'inaugurer à Vierzon, une place Charlie. Mais non... Des citoyens l'ont fait dans une confidentialité frappante mais le principal est que celles et ceux qui sont venus, l'ont fait ! Et le referont. Ce qui a changé ? La direction du vent et l'odeur pestilentielle de certains quand ils ouvrent la bouche pour remettre en cause des libertés fondamentales que l'on aurait pas le droit de défendre en France, parce qu'ailleurs, dans le monde, il y a pire. Ce qui est fabuleux, c'est de penser qu'en étant Charlie, slogan sorti du coeur d'un citoyen, on ne peut pas être autre chose. Et que, dans la symbolique, être Charlie, c'est conchier les autres horreurs qu'une bande de fous sème pour des raisons obscures qui n'ont rien d'humain.

Cela fait donc six mois que Vierzonitude est descendu dans la rue. Que Vierzonitude observe de près ces petits marquis aux souliers vernis sdéfendant la liberté d'expression (dont la liberté de la presse fait partie) tout en opérant comme avant, avec leur mépris génétique de celles et ceux qui disent ce qu'ils pensent, qui écrivent ce qu'ils n'aiment pas lire. Des exemples, il y a en tant. La liberté d'expression oui, mais loin d 'eux ! D'autres profitent que l'équipe de Charlie, au demurant des êtres humains, puissent de chamailler, ce qui signifie qu'ils ne sont pas dignes du respect qu'on leur accorde. Ces langues de vipère-là ont surtout conscience qu'un bien inaliénable, en dehors de tous clans politiques, religieux, philosophiques, dogmatiques, existe, d'une façon brute. Ce n'est pas le blasphème, trop réducteur, ou toute autre forme de liberté d'expression. Non, c'est le pouvoir de tendre un miroir et d'y voir les reflets de ce que sont vraiment les gens, ces "oui mais" de tous bords. Ce pouvoir inaliénable est en plus indivisble. C'est pouvoir dire "je vous emmerde", non par plaisir. Mais par nécessité.

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