Comment l'Etat, via les Préfectures, peut-il prévoir l'hébergement des migrants qui seront évacués de Calais, et d'un autre côté, mettre à la rue des familles entières déboutées du droit d'asile ? En gros, comment l'Etat qui veut être humaniste mais à moindres frais, dégage des déboutés d'asile sans solution, à quinze jours de la trêve hivernale pour faire de la place ? C'est ce qui se dessine, à Vierzon, au Centre d'accueil des demandeurs d'asile. Une dizaine de personnes sont concernées. Oh, bien sûr, ce ne sont pas nos familles bien françaises, ni nos SDF bien hexagonaux qui sont concernés. Non, ce ne sont que des êtres humains comme la Terre en produit 7,5 milliards. Alors, il y a ceux qui ont droit à tous les égards et ceux qui, comme les migrants et les déboutés d'asile, n'ont droit à rien, même pas un toit pour l'hiver.
Étrange paradoxe qui ne risque pas d'émouvoir celles et ceux qui sont contre tout accueil de migrants à Vierzon. Pourtant, c'est à nos portes que ça se passe. Le tribunal administratif a décrété que les déboutés d'asile ne pouvaient plus rester au Cada de Vierzon, qu'il fallait qu'ils partent. C'est une chose mais où ? Dans quel centre d'accueil ? Et à quinze jours de la trêve hivernale ? La Préfecture veut appliquer les ordonnances du tribunal administratif et les jugements du tribunal de grande instance. Mardi, des familles du Cada, on le répète, avec des enfants dont un bébé de dix-huit mois, risquent d'être mises dehors. Du côté des autorités politiques vierzonnaises, ça se mobilise, tant mieux, pour trouver des solutions à ces familles. Que nous reste-t-il d'humanité si nous fermons les yeux là-dessus ?