Désolé pour les optimistes de nature, cette publication ne vous concerne pas. Vierzon va bientôt passer sous la barre des 25.000 habitants. Depuis l'avènement de la population vierzonnaise en 1975 avec 35.699 habitants à la dégringolade récente, 10.654 habitants sont partis, presque un tiers de la population en moins en moins de cinquante ans.
On peut conclure que les politiques mises en place depuis la fin des années 1970 jusqu'à aujourd'hui ont montré leurs limites. Chaque année, depuis 1975, en moyenne, la ville a perdu plus de 200 personnes. Rien n'y a fait et surtout pas les atermoiements des municipalités successives qui n'ont pas cherché à écouter battre le cœur de cette ville mais ont déconnecté leur vision personnelle des besoins de Vierzon.
Les grands principes des plans de rénovation urbaine, engagé à la fin des années 1990, n'ont pas servi à stopper l'hémorragie de population. D'ailleurs, que fait-on depuis trente ans pour cela ? Qu'ont-donc entrepris les majorités successives pour changer l'image de Vierzon, si tant est que la tâche soit vraiment possible ?
A quoi s'est-on attaché depuis 2008 ? Et encore avant ? A croire que le sort de Vierzon est scellé dès 1975, dès son apogée, certains ont même cru que Vierzon grimperait à 50.000 habitants, vieux rêve démago qui, dès les années 1970, a fait cogiter des architectes sur le Forum république, avant sur le comblement du canal. Les erreurs se sont multipliées et, même si remuer le passé ne sert à rien, il est bon de trouver l'origine des erreurs.
Plus tard, il a fallu donner l'illusion que Vierzon devait être à la hauteur de ce qu'elle était devenue au début des années 1980 : une sous-préfecture. Encore aujourd'hui, les projets sont bâtis à l'aune d'une exigence électorale, et non pas d'une exigence citoyenne. On ne soigne aucun détail, on ne tend pas à rétablir une réputation que l'on a mauvaise. On ne cherche pas à embellir, à améliorer, on fait des coups, on bâtit des projets en fonction de la nature des subventions, pas en fonction de la nature des besoins de cette ville. On commence tout, on ne finit rien.
On ne peut pas dire aimer cette ville, si l'on ne décide pas de prendre à bras le corps ce qu'elle réclame. Au détriment d'une rue Joffre envasée, on créé un centre routier. Au détriment d'un aménagement raisonné du site de la Française, on privatise ce patrimoine. Au détriment de la refonte d'un centre-ville qui en a plus que besoin, on répond par une place minérale et c'est tout. Au détriment du commerce de proximité, on autorise encore des commerces de périphérie à se monter.
Il n'y a eu, dans cette ville, aucune politique sérieuse depuis les années 1980. Pas un seul maire n'a agi en fonction du caractère de Vierzon. Les quartiers, calqués sur les anciennes communes, sont une identité forte qu'aucun politique n'a cherché à creuser. La route de Bourges, ce long couloir entre les Forges et la rue Brunet n'a jamais fait l'objet d'une réflexion pour un aménagement intelligent. Ce sont des choses de cette trempe qui aurait donné une autre vision de la ville à ceux qui la traversent. Au lieu d'un musée du machinisme agricole, on cherche à vendre le patrimoine historique.
Et aujourd'hui ? Quels projets d'avenir pour Vierzon ? Rien pour l'avenue de la République et les quartiers piétons. Rien pour pérenniser le commerce. Quels sont les vrais besoins de cette ville et les comble-t-on ? Il est à craindre que 2023, 2024, 2025, 2026... ne permettent pas d'arranger le sort de Vierzon. Que cette critique, sévère mais juste, serve sa cause pour que l'on cesse de se gargariser pour rien, pour que l'on se mobilise, enfin, pour l'essentiel. Aimons Vierzon.