Si Lidl a eu besoin d'une autorisation de la commission départementale d'aménagement commercial (CDAC), composée entre autres d'élus vierzonnais, pour s'agrandir de presque du double (de 958 mètres carrés à 1.687 mètres carrés), en revanche, Aldi n'a pas eu besoin de cette demande d'autorisation. Non pas que le promoteur a décidé de s'en passer, non, mais il a utilisé une faille du système.
La surface commerciale d'Aldi est en effet de 999 mètres carrés, (999,80 mètres carrés plus précisément)... C'est-à-dire, juste en-dessous du seuil des 1.000 mètres carrés. Au-delà, ce seuil rend obligatoire une autorisation d’exploiter de la part de la Commission départementale d’aménagement commercial. Et voilà le travail.
Un mètre carré ou vingt petits centimètres carrés, en-dessous, quelle importance. En suivant cette logique jusqu'au bout, la route de Neuvy pourrait se hérisser de supermarchés de 999 mètres carrés sans qu'aucune autorisation ne soit nécessaire. Rien ne garantit que dans un, deux ou trois ans, une demande d'agrandissement ne soit pas déposée... Et acceptée !
Qui ira vérifier que la surface de vente mesure bien 999 ou 999,80 mètres carrés ? Qui ira mettre son nez dans le comptage de ces mètres carrés ? Le système est absurde. La preuve, il en montre ses facéties. Et certains utilisent cette faille. Voilà comment on se retrouve avec un supermarché supplémentaire dans une ville qui en est déjà bien pourvue. Et que derrière les emplois promis, se cachent du bitume et du béton, et une course folle au mètres carrés qui semble ne jamais s'arrêter au détriment de toute logique.