Hôpital de Vierzon : nous avons reçu ce témoignage
Le 22 janvier 2021, sur Vierzonitude

Nous avons reçu ce témoignage d'une patiente de l'hôpital de Vierzon :

Depuis le début de la semaine je suis un peu barbouillée mais cela ne m’inquiète pas outre mesure, dans la nuit de mercredi à jeudi j’ai des nausées douloureuses qui reviennent toutes les heures, le matin ça va mieux mais aucun appétit, la journée se passe ainsi que celle du vendredi, en soirée une grosse douleur me plie en deux, mon fils appelle le SAMU, il énumère mes signes : mal en haut de l’estomac, pas de mal de gorge, pas de fièvre, pas de perte goût et odorat, pas de difficultés à respirer (enfin pas plus que d’ordinaire vu que j’ai une insuffisance respiratoire), le verdict « ça doit être un COVID » nous laisse perplexe mais pourquoi pas, il nous met en relation avec l’ambulance de garde, le souci c’est que nous habitons Vierzon et cette ambulance est déjà en mission sur Bourges, donc au mieux elle ne sera pas là avant deux heures.

Nous décidons d’aller aux urgences de l’hôpital de Vierzon par nos propres moyens ce qui dans mon cas n’est pas plus mal étant donné que je suis en fauteuil roulant électrique, il faut donc un transport adapté. Il est environ 21h il fait froid en ce 4 décembre, la porte est fermée, un panonceau invite à sonner, la personne qui est à l’accueil vient nous ouvrir, demande à mon fils de rester dehors et me dit d’entrer dans le sas et d’attendre là, j’ai de la chance je suis la première, la dame qui arrive derrière moi doit attendre dehors que je libère le sas.

Quelqu’un vient me chercher et m’emmène dans le secteur COVID, il est sympathique, plaisante sur mon bolide à six roues, un soignant tout aussi agréable m’installe dans un box en échangeant quelques paroles tout en m’examinant. Ensuite prise de sang, tests PCR puis scanner dès le retour des examens qui démontrent un gros dérèglement hépatique (des Gamma-GT et autres à faire pâlir le pire des alcooliques, moi qui boit moins de 3-4 verres... par an!). Le test PCR rapide est négatif, l’autre le sera aussi.

Je suis mise sous perfusion avec trois antibiotiques différents (Gentamicine, Augmentin et Flagyl), je suis hyper fatiguée, je commence à mal respirer, j’ai emmené ma machine anti-apnée qui se raccorde à l’oxygène cela m’aide bien. Le confort des brancards est loin d’être optimal mais bonne surprise le personnel me l’échange contre un vrai lit, le reste de mon séjour aux urgences sera plus confortable et c’est tant mieux car ils vont me garder plusieurs jours puis je suis transférée dans un service de chirurgie et là c’est une autre histoire...

Depuis une semaine je ne me suis nourrie que d’une ou deux compotes par jour, je suis épuisée, affaiblie, je ne peux plus me passer d’oxygène de jour comme de nuit, une diarrhée monumentale est venue couronner le tout. Lorsque je demande le bassin l’ASH (ou aide-soignant) me fait tout un discours sur le fait que c’est mieux d’être assis, qu’on se vide mieux... et cerise sur le gâteau j’ai droit à de petits mots doux « vous allez devenir incontinente et grabataire », tout ça en vociférant, à croire que passé un certain âge on est sourd !

Pour me mettre sur la chaise percée lui et sa collègue me soulèvent (et je ne suis pas légère) car je suis incapable de faire un transfert, je leur dis que s’ils me mettent mes chaussures orthopédiques je pourrais me mettre debout et m’asseoir sans aide sur la chaise, mais ils ne veulent rien savoir, donc me manipulent au risque de se démonter le dos ou de me faire tomber. Pourquoi une chaise percée ? Tout simplement parce que le cabinet de toilette est digne d’un placard à balai, ils doivent rentrer la chaise en marche arrière pour la positionner au-dessus des WC, la chaise passe la porte aux forceps tellement elle est étroite !

Une infirmière me posera plusieurs fois la même question :
- vous êtes autonomes chez vous ?
- oui
- alors pourquoi vous ne l’êtes pas ici ?!
...

et me demandera aussi :
- vous allez être opérée ?
- non
- alors pourquoi êtes-vous ici ?
...

Je passe donc une mauvaise nuit, la journée n’est pas mieux, en plus le Flagyl (je suppose que c’est lui le responsable) me donne des hallucinations visuelles, si je ferme les yeux je vois non pas du noir mais une sorte de grand tableau blanc et des personnages qui dansent, me font des signes, heureusement ils ne sont pas hostiles, si j’ouvre les yeux tout disparaît, sensation étrange !

Ils manquent de lits, je vais donc pouvoir rentrer chez moi même si je suis très loin d’être en forme, cela me convient bien. Félicitations à l’hôpital de Vierzon pour sa gestion du COVID, au personnel des urgences pour leur compétence mais surtout pour leur côté humain, ne changez rien c’est parfait ! En revanche, carton rouge pour les deux personnes du service de chirurgie pour leur attitude.

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