Ce coup-ci, Jean Rousseau raccroche les gants, après quarante-trois ans de mandats d'élu. Il fut conseiller municipal, maire-adjoint, député, conseiller général, conseiller régional, maire de 1990 à 2008, ex-conseiller municipal d'opposition de 2008 à 2020. Colistier de Mary-Claude Grison dans un dernier baroud d'honneur lors des élections municipales de mars 2020, l'infatigable élu vierzonnais, ne siégera plus au conseil municipal de Vierzon. Il ne sera plus élu. Jean Rousseau redevient un simple citoyen qui gardera son regard aiguisé sur la vie politique vierzonnaise. On ne se refait pas.
Eh oui, l'ex-instituteur, l'ex-animateur de colos, l'ex-député de la vague rose, l'ex-colistier du maire Fernand Micouraud, l'ex-Socialiste, l'ex-conseiller général et régional, celui qui a essayé de tutoyer François Mitterrand sans succès, l'ex-maire tombeur du Parti communiste en 1990, l'ex-maire de Vierzon pendant 18 ans, (1990-2008), l'ex-conseiller municipal municipal pendant douze ans, l'éternel chercheur de reconnaissance électorale, avait repiqué une tête dans le bain des municipales. Mais seule Mary-Claude Grison, la tête de liste, a su tirer son épingle du jeu.
A 77 ans, le conseiller municipal, à cheval entre l'opposition dont il vient et la majorité où il aimerait retourner, avait pris sa décision : ce sera Mary-Claude Grison, "les meilleures garanties pour gérer Vierzon dans le respect des valeurs républicaines et démocratiques", avait-il écrit dans un communiqué annonçant sa candidature. Le retour espéré en fanfare a fait long feu.
Jean Rousseau, après trois mandats passés au nez et à la barbe d'un Parti communiste revanchard qui a repris la ville en 2008 et ne veut plus la lâcher, expliquait vouloir "apporter mon expérience et ma vision de l'avenir". Pour l'expérience, ça peut s'entendre, pour la vision de l'avenir, l'offre était peut-être un peu excessive ?
Il écrivait que "les Vierzonnais doivent être aidés, en particulier les plus faibles et les plus âgés. La sécurité doit être assurée avec plus de moyens et de rigueur. Le chômage doit être combattu par un meilleur accueil des entreprises. La qualité de la vie doit être améliorée par davantage de mise en valeur des rivières et du canal, le retour à la navigation." Bon sang, ça ressemble au programme des années 1990. Sans les sosies au bord du canal et Intervilles au stade Robert Barran.
"Je veux qu'enfin les vierzonnaises et les vierzonnais soient fiers de leur ville et retrouvent confiance." Apparemment, les Vierzonnais ont misé sur un autre cheval. Nicolas Sansu égale ainsi le record de Jean, Rousseau, avec trois mandats, même si le premier de J.R avait été amputé d'une année. L'ex-maire n'avait jamais vraiment quitté son écharpe tricolore. Maire-honoraire, il avait gardé un œil sur sa ville et un regard, parfois amusé, sur la politique vierzonnaise. Son livre "J.R au pays des Soviets" en était une illustration.
Viré du Parti socialiste en 1990 pour avoir rompu l'accord fraternel entre le P.S et le P.C en démissionnant lui et ses amis socialistes en bloc, après le retrait de Fernand Micouraud, il a depuis navigué sur les eaux qui le portaient le mieux.
Dans l'opposition de 2008 à 2014, il devient colistier sur la liste de Nadia Essayan et continue son chemin de croix politique dans l'opposition. L'ancien maire de Vierzon s'était engagé alors, en 2020, aux côtés de Mary-Claude Grison, une suite logique. Mais qui ne lui a pas profité. Verra-t-on alors Jean Rousseau dans le public, lors des prochains conseils municipaux ? La fièvre de l'électionnite ira-t-elle jusque là ? A suivre.