Donc résumons : tout ce qui se passe à l'extérieur du bowling avec des gens qui viennent de l'intérieur du bowling ne concernent pas les gérants du bowling. C'est carrément la philosophie municipale appliquée à un établissement privé : les agressions, les vols à l'arraché et les violences qui se déroulent sur la voie publique à Vierzon ne concernent pas les élus. C'est la faute des autres. Sauf que les faits divers à répétition viennent de rattraper et les élus et le bowling.
Les premiers doivent admettre qu'il existe un problème crucial à Vierzon qui concerne de jeunes, voire de très jeunes mineurs qui sombrent dans une violence inédite à Vierzon. Depuis des mois, voire des années, le maire de Vierzon, dans la presse locale, admet enfin qu'il existe un problème. La municipalité n'a pas pu se voiler les yeux plus longtemps mais elle rejette la responsabilité de ce naufrage sur la police pas assez nombreuses et la justice pas assez sévère, pour une ville de gauche, avouez que c'est singulier.
Quant au bowling, la sanction est tombée : la Préfecture du Cher a pris un arrêté pour que le bowling, vendu comme tel par nos élus, et finalement transformé en discothèque, ferme plus tôt : 3 heures au lieu de 6 heures les vendredis et samedis soirs. A force de mobiliser, chaque samedi soir ou presque, les forces de police nationale, pour gérer les bagarres XXL à la sortie de l'établissement, il fallait bien que la Préfecture agisse. Le bowling argue que c'est un coup de poignard dans le dos, alors qu'il essaie de remonter la pente après sa mise en redressement judiciaire par le tribunal de commerce.

Mais on ne sait plus si c'est un bowling qui fait discothèque ou une discothèque qui fait bowling. Celui de Saint-Doulchard ne fait jamais parler de lui. Ce n'est pas le cas de celui de Vierzon. La presse locale fait la liste des dernières bagarres de ces mois derniers, difficile de dire que le bowling n'y est pour rien : 50 personnes se bagarrent le 5 février; 20 personnes remettent ça le 18 février; une dizaine de personnes se chicorent le 17 juin; le 7 juillet des jeunes filles se crêpent le chignon; 80 personnes alcoolisées s'agitent un peu trop le 23 juillet et une semaine plus tard, une dizaine de personnes cherchent des crosses à des gens dans le bowling. A part ça, ce n'est pas de la faute de l'établissement. Et les bagarres se déroulent rarement entre gens à jeun...
Alors, aux agression,s aux vols à l'arraché que la municipalité elle-même ne cache plus, faut-il que la police, en sous-effectifs soit obligé de gérer les bagarres à répétition du bowling ? La police nationale a-t-elle vocation de servir d'agents de sécurité à un établissement privé qui a déjà siphonné beaucoup d'argent public. L'équation est simple : ou on a les moyens de ses ambitions, ou on ne les a pas. Ou le bowling mute carrément en discothèque avec les règles s'y afférant, ou le bowling reste simplement un bowling.