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Vierzonitude

Le blog que personne ne lit... mais dont tout le monde parle


Dis papa, c'est quoi la gauche et la droite ?

Publié par vierzonitude sur 11 Avril 2022, 16:30pm

Dis papa, c'est quoi la gauche et la droite ?

- Dis papa, c'est quoi la gauche et la droite ? 

- Oh, de vieux trucs démodés ma chérie. Tu sais, avant, il y avait un trait sur lequel on punaisait les idées politiques. Il y avait celles de la gauche à gauche donc, celles de la droite à droite et encore au bout de chaque bout, l'extrême gauche et de l'extrême droite.

- Il n'y avait pas de milieu ? 

- Si, il s'appelle le centre mais il ne savait pas où s'asseoir. Jusqu'à ce que Macron, en 2017, lui offre un fauteuil, c'est plus confortable qu'une chaise de jardin.

- Et il s'est passé quoi en 2017 ?

- Le 23 avril 2017 exactement, les Français en ont eu marre de ces vieux partis politiques vermoulus qui dirigeaient le France depuis les années 1950. Alors, ils ont mis un grand coup de pied dans les meubles et en 2017, ni la droite, ni la gauche n'ont été élus. Pas plus que les pseudos-révolutionnaires de la République c'est moi.

- Oui mais moi, j'ai toujours ma main droite et ma main gauche...

- Oui, mais en 2022, le Parti socialiste, à gauche, a perdu la boussole et la tête. Tu apprendras en histoire qu'en mai 1981,  la France a élu un président socialiste pour quatorze ans. Qu'elle a recommencé en 2012 mais il ne s'est pas représenté.  

- C'est qui le méchant qui lui a fait du mal ?

- Emmanuel Macron a dissous en un mandat de cinq ans, la gauche et la droite. Bon, il n'en ressort que l'extrême droite, c'est lui le vrai méchant, quand tu seras en âge de comprendre. Puis les Verts, le Parti communiste aussi ont fondu au soleil, tu sais comme ton cornet de glace que tu tardes à bouloter.

- Et après c'est quoi la suite de l'histoire ?

- Comme en 2017, il y a d'un côté celui qui a mangé la droite et la gauche et de l'autre l'extrême droite qui veut manger tout le monde. Le premier devrait gagner parce que sinon tu vas grandir avec une présidente du Rassemblement national et tu vois l'ogre qui mange les maisons ben...

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O
Ouf
11/04/2022 22:37
Encore faudrait-il que l'ogre soit si extra-ordinaire. <br /> Alors qu'il est bien ordinaire. <br /> Il faudrait juste des élus qui bossent sur le quotidien. <br /> En cela, les maires sont encore parfois appréciés, bien que de plus en plus victimes de violence. <br /> Le RN a désormais des élus dans des villes de province et parfois des mairies. Les choses s'y passent comme dans d'autres municipalités, parfois mal, parfois bien, parfois battu, parfois réélu. Mais cet ogre est bien ordinaire. <br /> Les seuls points sont une forme de vision, de compétence, de dévouement réel à sa ville, son département et son pays. <br /> À Vierzon, nous avons une majorité qui n'est pas du tout RN et qui gère à sa façon, mi-maline, mi-autocratique et joue sur une communication en trompe l'oeil pour s'assurer un électorat dépendant des subventions municipales et verrouiller son système local. <br /> C'est très bien, ce n'est pas facho. Mais est-ce mieux que ce que le RN fait ailleurs? <br /> <br /> Pour la présidence bien sûr, on peut se poser la question des compétences, du tempérament, du programme mais jeter des anathèmes ad hominem et a priori ne semble vraiment plus pertinent ou convaincant.
Répondre
L
Lair Miche
11/04/2022 18:39
L'ogre qui mange les maisons ! Il fallait la trouver celle là. Dans le Cher et à Vierzon on a choisi l'ogre. Alors Vierzonitude, au boulot !
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Vierzon-sur-Mer

Le phare de l'île Saint-Esprit enfonce son regard oblique dans le ciel rond. L'estran met l'île Marie à portée de terre. Le temps d'une marée basse, elle s'attache au continent dans le ronronnement doux de la mer qui revient. De là où s'effrite le sable, Vierzon jette ses dernières lumières dans la bataille de la nuit. Au petit jour, le Bistrot du port déversera ses cales de croissants tièdes sur les habitués de la Renverse, le bateau du père Seb, le premier à sortir, le dernier à rentrer. Le zinc tanné par les manches des cirés jaunes bavarde ses silences imposés : parfois, dans le bistrot salé, il faut faire place au silence pour mieux veiller aux récits. Le café se remplit chaque heure d'une houle synthétique, fait d'humains en partance, en revenance, entre deux horaires. Il y a la crème des commerçants, le dessus du panier des marins-pêcheurs, la haute société retraitée qui confond les larmes et les embruns, pour ce qu'elles ont de souvenirs iodés à retenir dans les filets. Plus loin, près de la capitainerie, la butte de Sion jette un regard circulaire sur l'ensemble de la ville. Elle ressemble, en ce matin d'été, à l'idéal que l'on se fait du bonheur transversal : entre l'impression d'être ancrée ici tout en étant ailleurs. C'est sûr que la mer aimante ce qu'elle touche. C'est sûr que la mer déverse, sur le sillon des fins reliefs, la preuve que sans elle, Vierzon ne serait pas Vierzon. Le marché fourmille, sur les places centrales. Le soleil, déjà chaud, est à marée haute. Une trace de vent raye l'air lourd à porter. Les bistrots sont accoudés à la curiosité de la foule : c'est étonnant comme les terrasses s'étalent, comme elles semblent animées de l'électricité marine qui, une fois coupée, c'est sûr, rend la mer plate comme une rue piétonne. L'étrange idée qu'on se fait d'être ici n'est rien à côté de cette formidable idée d'y être née. La mer a son industrie propre et son économie personnelle. Vierzon sans la mer aurait ressemblé à ces villes moyennes punaisées au centre de la France sans qu'aucun grain de sable ne déborde de son destin. C'est étonnant d'être d'un continent tout en étant relié à la mer, cette faculté d'être à la fois le solide et le liquide, de défier les loirs de la transparence. J'allonge un pas décidé vers les rues que je préfère, les deux-trois cafés où sont sanglés les derniers secrets du jour et qui m'attendent, comme autant de valises à emporter. Plus on s'éloigne du port, dans le ventre de la ville, plus la ville durcit son statut de ville. Plus on s'enfonce dans la terre, plus la terre vous admet. Entre les rives et la tonitruante cité de l'arrière-ville, deux mondes s'affrontes. Ils étaient quatre jadis, quand la ville éclatée en quatre entités distinctes, se disputaient son destin. Quand plus tard, par raison, la ville a noué ses quatre communes indépendantes, chacune d'entre elles a gardé sa ligne d'eau, ses aspects, son nom, sa façon d'être. Etre de Vierzon ne signifie pas être à Vierzon, mais des Forges, de Villages, de Ville ou de Bourgneuf. Les quatre quartiers bruissent pourtant des vagues qui reviennent, je les entends galoper, pour remettre à niveau, la mer avec la terre. Pour remettre l'île Marie dans sa façon d'être une île. Je suis à la terrasse du café « T'as voulu voir... » Brel y a laissé une dédicace amoureuse. Si Vierzon avait la mer, serait-ce encore Vierzon ou une façon d'être Vierzon ?

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