C'est bien plus qu'une maison de la presse, bien plus qu'une librairie indépendante qui ferme, c'est la dernière librairie indépendante de Vierzon. C'est un constat d'échec. Un constat d'échec car dans une ville de 27.000 habitants, une librairie-presse-papeterie n'a pas d'avenir. Qu'est-ce qui en a, alors ? Pendant des années, Vierzonitude a montré une réalité, cela lui a été reproché, mais peu importe car une réalité qui existe doit être montrée, même si elle déplaît.
La liquidation judiciaire de la maison de la presse est une réalité qui existe parce qu'il y a l'interaction d'autres réalités, qu'il faut aussi montrer, inlassablement. Allez voir derrière, en dessous, ne pas se contenter de ce que l'on nous dit, de ce que l'on montre, de ce que l'on veut nous faire avaler. Sans cesse, creuser, comparer, décortiquer, comprendre. Sans cesse ne jamais se contenter d'une réalité définitive trop souvent servie par des passe-plats qui ne consentent, à la vie publique, que l'égoïsme de continuer à exister.
A quoi bon ? Les mêmes discours, la même inertie, le même immobilisme, les mêmes constats qui se succèdent, sans aucun résultat, la même autosatisfaction, assumée, des mêmes dirigeants, des mêmes tenants d'un même pouvoir impuissant et autocentré.
Entre le militant moutonneux et l'indifférent chronique, entre celui qui ne veut pas voir et celui qui est aveuglé par la moindre breloque qui brille au soleil, il est difficile de se compter pour forger des espoirs pour une cité meilleure. Alors, à quoi bon hurler dans le vide, à quoi bon tenter de montrer des choses si, inexorablement, beaucoup regardent ailleurs. La dernière librairie indépendante ferme ses portes. Quant à Vierzonitude, liquidation totale avant fermeture. Le jour viendra où il n'y aura plus rien à critiquer. Et là, il sera trop tard, car il n'y aura vraiment plus rien.